Le seul centre au monde dédié à la recherche sur le mycétome, maladie tropicale, a été ravagé par la guerre à Khartoum, capitale du Soudan, déplore l'OMS. "Le centre de recherche sur le mycétome (MRC) a été fortement touché par la guerre", a confirmé l’agence onusienne à l’AFP, précisant qu’il est aujourd’hui inaccessible aux autorités sanitaires. La guerre entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l'armée continue de faire rage dans le pays, où des centaines de milliers de personnes sont mortes depuis avril 2023.
Sur une vidéo consultée par l’AFP, le site apparaît en ruine : plafonds effondrés, équipements détruits, et archives médicales de plus de 40 ans dispersées. "C'est difficile à supporter", confie le professeur Ahmed Fahal, fondateur du MRC, créé en 1991 sous l'égide de l’Université de Khartoum. Le centre accueillait annuellement 12 000 patients, venus parfois de pays voisins comme l’Éthiopie, le Nigéria ou le Yémen.
Des efforts fragiles face au chaos
Le mycétome, maladie causée par des champignons ou bactéries, affecte surtout les populations défavorisées. À un stade avancé, l’amputation est souvent la seule option. Classée en 2016 parmi les maladies tropicales négligées par l’OMS, elle reste peu connue et peu prise en charge.
En 2019, le MRC avait pourtant dirigé le tout premier essai clinique mondial sur cette pathologie. Depuis la guerre entre l’armée et les paramilitaires en avril 2023, l’espoir s’est effondré. Deux centres provisoires, à Kassala et Wad Onsa, tentent de prendre le relais, mais peinent à fonctionner. "Le Soudan a fait un grand pas en arrière", déplore Dr Borna Nyaoke-Anoke, de l’organisation DNDi.
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