Depuis plus de vingt ans, Madagascar martèle sa volonté de récupérer le crâne du roi Toera. Sa tête, embarquée comme un trophée de guerre par la France, trônait, en compagnie d’autres restes osseux, au Musée de l’Homme à Paris. Emmanuel Macron, président français, a acté ce jeudi 24 avril, lors de sa visite d’État sur l’île d’Afrique australe, le retour de trois reliquaires, dont le crâne royal présumé.
Création d'une commsion mixte franco-malgache
Symbole de résistance pour Madagascar, ce crâne marque également la prise de contrôle de la France sur l’île. En 1897, l’armée française, renforcée par des tirailleurs sénégalais, a réprimé l’opposition pour imposer son autorité lors du massacre d’Ambiky. Menée sous l'autorié du général Gallieni, cette bataille emblématique crée encore aujourd’hui la controverse. Le nombre exact de personnes tuées n'est pas connu. Les rapports militaires français mentionnent un peu moins d’une centaine de victimes. Cependant, d'autres témoignages, comme celui du député Paul Vigné d’Octon, avancent le chiffre de 2 500 à 5 000 morts.
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En 2017, la France s’est engagée dans un processus de restitution d’objets et d’œuvres à Madagascar.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 24, 2025
C’est une reconnaissance.
Rien ne peut justifier que les jeunesses africaines ne puissent accéder à leur histoire et leur culture… pic.twitter.com/Rhd01UoyDv
Ce flou fera l’objet de recherches plus approfondies grâce à la commission mixte franco-malgache annoncée ce jeudi 24 avril par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a reconnu ce massacre comme faisant partie des “pages sanglantes et tragiques” de la colonisation. Ce travail collaboratif vise à fournir une mémoire et une analyse historique sur le massacre et les autres violences commises durant cette période.
Reconnaissance d'une page sanglante de la colonisation
Chaque année depuis 2003, des rituels en l’honneur du roi sont organisés avec le reste de ses ossements. De nombreuses voix se sont élevées pour récupérer la partie manquante de sa dépouille. Le crâne attribué au roi sera la première relique royale à être rapatriée en Afrique depuis l’adoption, en 2023, de la loi sur la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques françaises.
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Initialement, les trois crânes devaient être rapatriés sur les côtes malgaches à la mi-avril, mais les conditions requises pour les rituels en vigueur sur l’île n’étaient pas réunies. Le retour de ces têtes emblématiques soulève la question des nombreuses autres reliques malgaches encore massées dans les collections françaises.
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