Mali : Mamadou Traoré inculpé pour « atteinte au crédit de l’État » après des critiques contre la junte

Actus. Le président du parti Alternative pour le Mali, Mamadou Traoré, a été placé en détention provisoire après avoir accusé les autorités militaires d’utiliser des mercenaires financés par les impôts.

Mali : Mamadou Traoré inculpé pour « atteinte au crédit de l’État » après des critiques contre la junte
Mamadou Traoré (photo), président du parti d’opposition Alternative pour le Mali, a été inculpé vendredi 25 avril pour « atteinte au crédit de l’État » et « diffusion de fausses informations sur les forces de l’ordre » - Capture d'écran

Le climat politique reste tendu au Mali. Mamadou Traoré, président du parti d’opposition Alternative pour le Mali, a été inculpé vendredi 25 avril pour « atteinte au crédit de l’État » et « diffusion de fausses informations sur les forces de l’ordre ». L’inculpation intervient au lendemain de son arrestation à Bamako. Il a été placé sous mandat de dépôt en attendant son procès, fixé au 12 juin, selon une source judiciaire citée par l’AFP.

Cette procédure fait suite à une interview diffusée lundi sur une télévision en ligne, dans laquelle Mamadou Traoré accuse les militaires au pouvoir d’employer des « mercenaires » rémunérés avec les « milliards tirés de nos impôts ». Il a également invité les dirigeants actuels à « retirer leur tenue militaire » pour « descendre sur le terrain politique ».

Le vice-président de son parti, Amadou Cissé, a réagi auprès de l’AFP en affirmant que « la priorité va être de faire libérer le président », ajoutant que « la lutte continue ».

Une junte accusée de dérives autoritaires

Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, la junte au pouvoir au Mali a plusieurs fois été critiquée pour son refus de transférer le pouvoir à des civils, malgré une promesse de le faire en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’a été fixée à ce jour.

Les autorités de transition sont régulièrement accusées de réprimer les voix critiques, à travers des arrestations, la dissolution de partis politiques, la restriction des médias et la mise en place d’un discours patriotique dominant.

Mamadou Traoré n’en est pas à sa première incarcération. Il avait déjà été emprisonné plusieurs mois en 2024, avec dix autres figures politiques, pour « complot contre les autorités légales » après avoir plaidé en faveur d’un retour à un pouvoir civil.

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