Tunisie : Kais Saied dénonce une "ingérence flagrante" après les critiques internationales

Actus. Le président de la Tunisie Kais Saied a dénoncé mardi 29 avril des critiques internationales sur la condamnation d’opposants, en qualifiant ces réactions d’"ingérence flagrante" dans les affaires de son pays.

Tunisie : Kais Saied dénonce une "ingérence flagrante" après les critiques internationales
Kais Saied dénonce "l'ingérence étrangère" de plusieurs pays dénonçant l'arrestation d'opposants. - Houcemmzoughi - Wikicommons

Le président de la Tunisie Kais Saied a vivement réagi dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 aux critiques internationales qui ont suivi la condamnation de plusieurs opposants politiques à de lourdes peines de prison. Lors d’un entretien avec son ministre des Affaires étrangères, Kais Saied a dénoncé ce qu’il qualifie d’"ingérence flagrante" dans les affaires intérieures du pays.

"Les déclarations émanant de parties étrangères sont inacceptables", a-t-il déclaré, visant directement la France, l’Allemagne et l’ONU, qui ont tous exprimé leurs inquiétudes sur le respect des droits lors du procès. Selon Berlin, l’ambassade d’Allemagne à Tunis a été exclue de la dernière audience. En réponse, Saied a ironisé en proposant d’envoyer, à son tour, des observateurs tunisiens assister aux procès étrangers.

Procès controversés et libertés en recul

Des dizaines de figures politiques tunisiennes, y compris des leaders de l’opposition, ont été condamnées pour "complot contre la sûreté de l’État". Les intéressés dénoncent un procès "politique" et sans fondement. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a estimé que les procédures avaient été entachées de "violations du droit à un procès équitable".

Depuis le coup de force institutionnel de l’été 2021, qui a permis à Kais Saied de s’octroyer les pleins pouvoirs, de nombreuses ONG alertent sur un recul des libertés en Tunisie, berceau du Printemps arabe. En plus du méga-procès pour complot, plusieurs avocats, journalistes et opposants sont détenus depuis 2023, en vertu d’un décret controversé sur les fausses informations.

L’ONU appelle à un retour à l’État de droit

Volker Türk a exhorté les autorités tunisiennes à mettre fin aux "persécutions politiques" et à respecter les droits fondamentaux, dont la liberté d’expression. "La Tunisie était un modèle après 2011. J’espère qu’elle reviendra sur le chemin de la démocratie et des droits humains", a-t-il déclaré.

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