Des fermiers blancs sud-africains rêvent d'une nouvelle vie en Géorgie

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SARTICHALA (Géorgie) (AFP) - (AFP)

Loin de son Afrique du Sud natale, des tensions raciales et de la réforme agraire lancée après la fin de l'apartheid, le fermier Piet Kemp veut commencer une nouvelle vie en Géorgie, pays du Caucase qui mise sur l'apport de ces agriculteurs expérimentés.

"J'ai déménagé en Géorgie car je vois de grandes opportunités ici, le climat est agréable, les sols sont fertiles et il y a un bon marché", explique à l'AFP cet homme de 67 ans, d'origine Boers, qui apprend désormais le géorgien et envisage de se convertir au christianisme orthodoxe.

"Je suis venu en Géorgie pour être Géorgien", ajoute-t-il, précisant que sa famille doit bientôt le rejoindre.

M. Kemp a été le premier des dix fermiers blancs sud-africains à s'être récemment installés dans cette ancienne république soviétique, où le secteur agricole est en perte de vitesse depuis la fin de l'URSS.

Mais outre les opportunités financières, M. Kemp a surtout voulu fuir les violences et la réforme agraire dans son pays natal.

Après la chute de l'apartheid, au début des années 1990, le gouvernement a mis en place une politique de redistribution des terres, dont 87% étaient alors entre les mains de la minorité blanche.

Cela a provoqué le mécontentement de cette population blanche, qui inclut les Boers, des descendants des pionniers essentiellement néerlandophones arrivés en Afrique du Sud à partir du XVIIème siècle, et des violences ont explosé.

"Nous avons essayé de défendre nos droits, mais nous avons perdu cette guerre", dit M. Kemp.

700 hectares de terres dans l'est de la Géorgie

Il a vendu sa ferme dans la province de Mpoumalanga, a obtenu la nationalité géorgienne et en mars 2011 a reçu 700 hectares de terres dans le village de Sartichala dans l'est de la Géorgie, où il cultive désormais du maïs et du blé.

"D'importants capitaux vont être investis dans le secteur agricole en Géorgie" avec ce nouveau projet, a indiqué le ministre de la Diaspora Mirza Davitaïa, qui en a la charge.

Les fermiers sud-africains "vont apporter leurs compétences, leur expérience et leur technologie", a-t-il ajouté.

Un site Internet, www.boers.ge, a même été créé pour attirer ces fermiers expérimentés et M. Davitaïa se veut très optimiste, estimant que les dix premiers venus ne sont que le début d'une longue série.

une initiative pas appréciée de tous

Cette initiative n'est toutefois pas appréciée de tous.A Sartichala, des paysans locaux estiment que le gouvernement devrait avant tout s'occuper d'eux.

"Je n'ai rien contre les Boers mais notre gouvernement devrait d'abord se soucier de ses propres citoyens.Les villages géorgiens, l'agriculture géorgienne et les paysans géorgiens ont été négligés depuis des années", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Tengo Paatachvili.

La Géorgie importe actuellement près de 80% de ses denrées alimentaires, ce qui a un impact important sur l'inflation.

Avant la chute de l'URSS, l'agriculuture était pourtant extrêmement développée dans le pays, alors connue pour ses agrumes, ses vignes, ses noix et son thé.Mais au cours des sept dernières années, le taux de terres cultivées a diminué de 43%.

Après l'indépendance en 1991, les exploitations collectives ont été morcelées en petites parcelles privatisées qui ont créé une agriculture de subsistance peu efficace.

"La Géorgie a un réel potentiel pour devenir un exportateur de produits agricoles: de fruits, de légumes, de viande et de bétail", a déclaré l'expert David Chervachidzé.

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