Quinze associations féministes ont appelé mardi à garantir les droits des femmes et la parité dans la future Constitution égyptienne de l'après-Moubarak.
"Nous ne proposons pas une nouvelle Constitution, mais nous souhaitons que celle-ci inclue des clauses garantissant les droits des femmes", a déclaré au cours d'une conférence de presse Amina el-Bendary, organisatrice d'une série de réunions dans les différentes régions du pays, y compris les plus reculées.
Parmi les propositions des 15 associations: des quotas paritaires dans la représentation politique, l'égalité au travail et les mêmes droits à l'éducation.
Le 20 juillet, le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février, avait annoncé que le quota de femmes instauré sous le régime du président déchu serait abrogé lors des élections législatives prévues à l'automne.
Lors des dernières législatives en 2010, les femmes avaient un quota de 64 sièges sur un total de 445 à l'Assemblée du peuple, soit 13% des sièges environ.
"Les femmes que nous avons rencontrées sont très inquiètes pour leurs droits, elles veulent que la loi les protège", a expliqué lors de la conférence de presse Azza Souleimane, une féministe reconnue en Egypte, qui milite en particulier contre les crimes d'honneur.
"Les femmes ne remettent pas en cause la charia", la loi islamique, a-t-elle affirmé."En revanche, il est important que les contours de cette loi soient clairement expliqués, car les interprétations peuvent être très différentes".
"Nous ne voulons pas que l'Egypte adopte la même interprétation de la charia que l'Arabie Saoudite", où les droits des femmes sont extrêmement limités, a précisé Mme Souleimane.
Un débat passionné agite le pays sur la nouvelle Constitution.Le texte doit être rédigé par une commission d'une centaine de personnalités qui seront choisies par la nouvelle Assemblée du peuple.
Les organisations féministes et les partis libéraux craignent que les islamistes n'obtiennent la part du lion lors du scrutin prévu à l'automne et ne dominent ainsi la commission chargée d'élaborer la Constitution.
Les Frères musulmans, mouvement le mieux organisé en Egypte, refusent par exemple qu'une femme ou un Copte occupe le poste de chef d'Etat.
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