Sécheresse: l'aide humanitaire à la peine en Somalie

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NAIROBI (AFP) - (AFP)

Le programme alimentaire mondial (PAM) tentait toujours de démarrer mercredi son pont aérien sur Mogadiscio pour aider les victimes de la sécheresse en Somalie, où l'aide humanitaire continue de faire cruellement défaut.

Annoncé pour mardi par la directrice du PAM, Josette Sheeran, le pont aérien vers la capitale somalienne a dû être reporté pour des raisons d'autorisations douanières.

"Ca se présente bien, les autorisations ont été données et le chargement de l'appareil continue," a assuré mercredi matin David Orr, porte-parole de l'agence onusienne à Nairobi.L'avion n'avait cependant toujours pas décollé à la mi-journée.

Ce premier vol, qui devrait être suivi par d'autres dans les jours à venir, doit permettre d'acheminer 14 tonnes de suppléments nutritionnels destinés à combattre la malnutrition aiguë chez les jeunes enfants.

Mercredi aussi, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) devait faire le point sur la situation en Somalie avec les ambassadeurs des pays donateurs à l'occasion d'une réunion régulière technique à Nairobi.

Présentée par le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, comme une nouvelle conférence des donateurs après celle de Rome lundi, elle devait en fait, selon une source diplomatique, faire simplement le point sur le travail des agences en Somalie, l'état des financements et les "différents signaux" envoyés par les insurgés islamistes shebab.

Face à la gravité de la sécheresse, les rebelles, qui se réclament d'Al-Qaïda, avaient promis début juillet de laisser travailler les agences humanitaires dans les zones qu'ils contrôlent si "leur intention (était) seulement d'aider ceux qui souffrent".

Mais ils étaient en partie revenu la semaine dernière sur leur déclaration, rappelant notament que les agences humanitaires comme le PAM, bannies à partir de 2009, restaient interdites.

Le 20 juillet, l'ONU a déclaré en état de famine deux provinces du sud somalien que contrôlent les shebab - le sud de Bakool et Lower Shabelle.L'OCHA craint que cette famine ne s'étende d'ici un à deux mois à l'ensemble des huit provinces du sud somalien, largement tenues par les insurgés, si "l'accès humanitaire" aux régions en crise n'est pas assuré.

Les zones sous contrôle islamiste n'ont pas été totalement désertées par les organisations humanitaires étrangères ces deux dernières années.Malgré de difficiles conditions de travail et le strict contrôle imposé par les rebelles, quelques ONG, comme Action contre la faim (ACF) ou Médecins sans frontières (MSF), y ont maintenu des activités.

Mais ces contraintes ont fortement limité l'acheminement de l'aide et les sources de financement, les pays donateurs s'inquiétant des risques de détournement de l'aide, expliquent des responsables humanitaires.

Ces obstacles à l'aide et les conflits armés qui minent la Somalie aggravent les effets de la sécheresse.

L'ONU estime à plus de 3.000 le nombre de Somaliens fuyant tous les jours vers le Kenya et l'Ethiopie voisins et à quelque 1.000 autres ceux qui quittent des régions du centre et du sud pour Mogadiscio, pourtant en proie quotidiennement à des combats entre les shebab et les forces pro-gouvernementales soutenues par la communauté internationale.

Mais c'est toute la Corne de l'Afrique qui est actuellement touchée par la sécheresse, la pire en des décennies selon les Nations unies.L'ONU évalue à quelque 12 millions le nombre de personnes en situation de crise dans la région.

En plus de la Somalie, le Kenya, Djibouti, l'Ethiopie, l'Ouganda sont affectés.La communauté internationale craint aussi pour l'ultra-fermée Erythrée voisine, trou noir en matière d'information.

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