La presse égyptienne se faisait l'écho jeudi de l'incrédulité de toute une nation après l'ouverture du procès de l'ex-président Moubarak, en saluant la chute spectaculaire et impensable il y a seulement six mois du "dernier pharaon" comme une victoire de la révolution.
La photo de l'ancien homme fort du pays, vêtu de blanc et couché sur une civière derrière les barreaux de la cage grillagée installée dans la salle d'audience, faisait la Une de tous les journaux.Son procès pour meurtre de manifestants et corruption s'est ouvert mercredi au Caire.
Une image choc, d'autant plus qu'avant sa chute, les photographes avaient pour instruction de ne sélectionner que les clichés les plus flatteurs du chef de l'Etat, tandis que la moindre spéculation sur sa santé pouvait envoyer un rédacteur en chef en prison.
"Le pharaon dans le box", proclamait en Une le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom, alors que le journal d'opposition Al-Wafd se félicitait: "le chef du gang...dans la cage".
"Le châtiment: l'impensable fin de Moubarak", titrait Al-Ahram weekly.
"Moubarak et son régime aux mains de la justice et bien présents", soulignait de son côté le quotidien gouvernemental Al-Ahram.Jusqu'au moment où il est apparu dans le tribunal, rares étaient ceux qui croyaient que l'ex-président, malade et soigné depuis avril à l'hôpital de Charm el-Cheikh, serait présent dans la salle.
"Et la révolution égyptienne a réussi", se réjouissait pour sa part Al-Dostour (indépendant), dont l'ancien rédacteur en chef, Ibrahim Eissa, avait été condamné à de la prison en 2008 pour avoir évoqué la santé de M. Moubarak, avant d'être gracié.
Le quotidien Rose el-Youssef, lui, estimait que ce procès avait rendu "leur dignité à l'Egypte et aux Egyptiens".
"Une seule image du président déchu, sur son lit à l'intérieur du box, a tout changé.Les révolutionnaires ont été rassurés sur le fait que le procès était réel et non une comédie", affirme Al-Masri Al-Yom dans un éditorial.
Les militants pro-démocratie, qui ont lancé le mouvement de contestation sans précédent ayant renversé M. Moubarak le 11 février, craignaient que l'armée --désormais au pouvoir-- ne cherche à épargner l'ex-président issu de ses rangs.
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