L'Afrique du Sud pose la première pierre d'une assurance santé pour tous

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LE CAP (AFP) - (AFP)

L'Afrique du Sud a posé la première pierre jeudi de ce qui doit devenir d'ici 2025 une sécurité sociale nationale, un "rêve réalisable" selon le gouvernement mais ambitieux qui doit permettre d'injecter des milliards d'argent frais dans un système public en piteux état.

Le gouvernement a donné son feu vert à une proposition, qualifiée d'"historique" devant la presse par le ministre de la Santé Aaron Motsoaledi.

En discussion depuis longtemps, le projet prendra des mois avant d'être voté, mais un programme pilote sera lancé dès 2012 dans dix zones tests.

"Nous sommes en train de bâtir un système de santé qui offrira des soins décents à tous nos compatriotes.C'est un droit dont n'ont jamais bénéficié un grand nombre de Sud-Africains, depuis plusieurs générations", a souligné M. Motsoaledi.

"Cela ne se fera pas du jour au lendemain", "c'est un long voyage" mais "un rêve réalisable" a-t-il prévenu, se donnant quatorze ans, dont cinq de préparation.

En pratique, ce sera "un système de financement garantissant l'accès aux services de santé essentiels à tous les citoyens d'Afrique du Sud (...) indépendamment de leur statut d'emploi ou de leur capacité à contribuer financièrement", a-t-il exposé lors d'un point presse.

L'Afrique du Sud est l'un des pays au monde où le déséquilibre est le plus flagrant entre la médecine de qualité, payante mais qui connaît des dérives tarifaires sources de gâchis, et la médecine publique, accessible à tous mais en manque d'argent et en sous-effectif chronique.

En dépit d'un plateau technique performant qui fait de l'Afrique du sud un pays où l'on vient de l'étranger se faire soigner, par exemple en ophtalmologie, certains hôpitaux publics sont souvent dépeints comme des mouroirs.

Moins d'une personne sur cinq (17,6%) a une assurance santé.Il s'agit d'une couverture privée, et près de 41 millions de personnes ne sont pas assurées, la grande majorité de la population noire en particulier.

L'an dernier, selon l'étude ménages 2010 de l'office statistique sud-africain, "presque 71% de la population blanche adhérait à une couverture médicale, mais seulement 46,8% de la communauté indienne, 21,8% de la communauté métis et 10,3% de la population noire africaine".

Ces derniers doivent se rendre dans des établissements publics, où malgré "les efforts héroïques" du personnel, la qualité des soins est "souvent totalement inacceptable (...) Des mesures radicales sont nécessaires pour remettre les choses en ordre", selon le ministre.

"Pour l'instant les soins médicaux privés sont réservés aux riches et aux puissants et le futur système va tenter de mêler les deux d'une façon plus viable au bénéfice de la population", a-t-il ajouté.

Des consultations publiques vont s'ouvrir qui s'annoncent longues, notamment avec le secteur privé avec lequel "ce ne sera pas la guerre", a dit le ministre.

"Non, le futur système n'est pas destiné à détruire le secteur privé", a-t-il déclaré.

Les assurés privés seront cependant mis à contribution également.

"A partir d'un certain revenu, il sera obligatoire de contribuer à l'assurance santé nationale.Impossible d'y échapper.Toutefois, si le patient veut continuer à utiliser les services d'un établissement privé qui n'est pas accrédité au système national ou qui a choisi de ne pas adhérer au système, il faudra le payer directement ou conserver son assurance médicale", a expliqué le ministre.

Le Fonds, destiné à cette assurance santé nationale, sera abondé par l'Etat à hauteur de 128 milliards de rands (environ 12,8 milliards d'euros), pour atteindre 267 milliards en 2020, selon l'ANC, le parti au pouvoir.

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