Les Libériens votaient mardi pour accepter ou rejeter des modifications de leur Constitution lors d'un référendum contesté par l'opposition et perçu comme un test à sept semaines des élections présidentielle et parlementaires.
"Tout a commencé en douceur, nos centres de vote sont ouverts à travers le pays, il n'y a pas eu de retard et aucun incident n'a été signalé", a déclaré à l'AFP Bobby Livingstone, porte-parole de la Commission électorale nationale (NEC).
Les opérations de vote sont prévus de 08H00 à 18H00 (locales et GMT).A Monrovia, un journaliste de l'AFP a noté peu d'affluence en milieu de matinée.
Fabay Camara, un menuisier de 49 ans, a été un des premiers à voter au centre installé dans l'église Bettel de Congotown, dans le centre-ville de Monrovia."Je suis heureux de venir voter, c'est mon devoir de citoyen", a-t-il dit à l'AFP.
Le référendum concerne près de 1,8 million d'électeurs sur quelque 4 millions d'habitants.Il se déroule sur le territoire national, "il n'y aura pas de vote hors du pays", avait précisé lundi à l'AFP M. Livingstone.
Pour être validés, les changements doivent être approuvés par les deux tiers des électeurs.Les résultats du référendum sont attendus le 7 septembre et, s'ils sont favorables, ils peuvent modifier le calendrier électoral actuel, prévoyant le premier tour des élections présidentielle et parlementaires le 11 octobre.
Selon la Constitution en vigueur, qui date de 1986, les candidats déclarés à une présidentielle doivent résider dans le pays au moins dix ans avant le scrutin.Certains amendements soumis au référendum envisagent de réduire cette durée à au moins cinq ans, mais aussi de repousser d'octobre à novembre le premier tour des élections générales.
Les changements proposés concernent aussi l'âge de départ à la retraite des juges de la Cour suprême (de 70 à 75 ans), et le type de majorités requise pour remporter une élection au premier tour.Selon un des amendements, la majorité absolue ne sera plus appliquée que pour la présidentielle, alors que la majorité simple sera appliquée pour les autres élections nationales et locales.
Plusieurs partis de l'opposition ont appelé à boycotter le référendum ou à rejeter les modifications, jugeant certaines dispositions injustes et estimant le moment inapproprié.
Le référendum se tient en pleine campagne électorale et risque d'avoir des répercussions sur le processus, ont expliqué certains opposants.La campagne pour les élections ouverte le 5 juin se clôturera le 9 octobre.La présidente Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2005 est candidate à sa succession.Elle a exhorté les électeurs à un vote massif en faveur des changements qui, selon elle, devraient permettre des économies dans l'organisation de scrutins.
Un responsable de la NEC a, en privé, dit ses craintes d'une faible participation dénotant d'un manque d'intérêt pour le référendum, perçu comme un test avant les prochaines élections.Et ces derniers jours, plusieurs responsables libériens et internationaux s'étaient inquiétés publiquement de risques de violences autour de désaccords sur la consultation, alors que le pays se relève lentement de la guerre civile (1989-2004).
Dans un message à la Nation la semaine dernière, la présidente Sirleaf a prié ses compatriotes d'éviter de "replonger le pays dans un autre conflit".Lundi, la chef de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul), Ellen Margrethe Loj, a exhorté à un référendum apaisé.Elle a promis l'appui des forces de la Minul (près de 8.000 militaires, près de 1.400 policiers) aux effectifs de la police libérienne durant le processus électoral.
Le référendum se tient au lendemain de la publication par la commission électorale d'une "liste provisoire" de 16 candidats retenus pour la présidentielle, et plus de 900 pour les élections parlementaires.
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