Les dirigeants africains sont invités à mettre la main à la poche jeudi au siège de l'Union africaine à Addis Abeba, lors d'une conférence destinée à lever des fonds pour les 12 millions de personnes touchées par la sécheresse en Afrique de l'Est et la famine dans le sud de la Somalie.
Plus d'un mois après la déclaration par l'ONU de l'état de famine dans deux régions du sud de la Somalie et trois semaines après la date initialement retenue pour la réunion, l'enveloppe globale du continent sera rendue publique à l'issue de cette "Conférence d'annonce de contributions sur la région de la Corne de l'Afrique" prévue sur une journée.
"Je veux sonner le clairon pour que tous les Africains (...) agissent contre la faim en donnant de l'argent ou des biens en nature pour une assistance d'urgence et vitale à nos frères et soeurs de la Corne de l'Afrique", a lancé le président de la commission de l'UA Jean Ping dans un communiqué.
Les besoins sont énormes: sur les 2,4 milliards de dollars nécessaires selon le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 1,1 milliard doivent encore être financés.
Environ 12,4 millions d'habitants de la Corne de l'Afrique sont touchés par une sécheresse de grande ampleur qui a décimé le bétail et réduit à néant les récoltes dans des régions sous-développées du sud de l'Ethiopie, de Djibouti, du Nord du Kenya et du nord de l'Ouganda.
La Somalie est le pays le plus touché, le conjonction de la sécheresse et du conflit entre insurgés islamistes radicaux et gouvernement de transition ayant débouché sur la pire crise humanitaire enregistrée dans le pays depuis 1991-1992.L'ensemble du sud du pays est susceptible d'être déclaré en état de famine dans les semaines à venir.
Sur les 2,8 millions de personnes nécessitant une aide d'urgence dans le sud de la Somalie, environ 450.000 sont touchés par la famine, selon l'Ocha.
Le haut représentant de l'UA pour la Somalie, l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings, ainsi que la secrétaire générale adjointe des Nations unies Asha Rose Migiro, assisteront à la conférence, a fait savoir l'UA.
Les présidents en exercice des différents blocs régionaux sont également attendus, notamment ceux de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) qui regroupe l'Ouganda, le Kenya, Djibouti, le Soudan, l'Ethiopie et la Somalie.
"Les pays africains doivent être à la pointe de la réponse à la sécheresse dans les pays touchés", a dit l'UA dans un communiqué.
Si la crise humanitaire est appelée à se prolonger dans les mois à venir, le temps de réaction des dirigeants africains et de l'UA face à l'urgence de la situation a été critiqué par les groupements de société civile du continent partenaires au sein d'une campagne d'appels aux dons baptisée "Africans Act 4 Africa (AA4A - "Les Africains agissent pour l'Afrique").
Outre le fait que "la réponse des donateurs internationaux dans cette crise humanitaire a été lente et inadéquate", AA4A a souligné le caractère "évitable" de la catastrophe, pointant du doigt la responsabilité des gouvernements dans le sous-développement des régions les plus touchées.
"Des décennies de marginalisation, de négligence et de sous-investissement chez les pastoralistes et les petits producteurs agricoles, souvent des femmes, ont conduit à la crise actuelle", accusent les promoteurs de la campagne.
Selon eux, la conférence d'Addis se doit de mobiliser au moins 50 millions de dollars.
La semaine dernière, les membres de l'Organisation de coopération islamique (OCI) s'étaient engagés à fournir 350 millions de dollars à la Somalie.
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