Un immigrant rwandais octogénaire, accusé d'avoir menti aux services de l'immigration américains sur son rôle dans le génocide de 1994, a été relaxé jeudi par le tribunal de Wichita (Kansas, ouest), a indiqué son avocat Kurt Kerns.
Lazare Kobagaya, un immigré rwandais hutu de 84 ans, risquait l'expulsion des Etats-Unis vers le Rwanda, où, selon sa famille, il risquait d'être condamné à la peine de mort par l'actuel gouvernement dirigé par des Tutsis.
La justice américaine l'avait accusé d'avoir menti sur son rôle durant le génocide, et plusieurs témoins ont raconté qu'il avait organisé des meurtres ou incité à la violence contre la minorité tutsi dans son village, dans la sud du Rwanda.
Mais en mai, un jury n'avait finalement retenu contre lui que le fait d'avoir menti sur son lieu de résidence entre 1993 et 1994.
Jeudi, l'accusation a annoncé l'abandon de toutes les charges contre lui, a indiqué son avocat.
"Il ne sera pas expulsé.Il n'ira pas en prison.Il ne sera pas en liberté surveillée.Sa vie lui est totalement rendue", a-t-il souligné.
La défense avait présenté Lazare Kobagaya comme un père de onze enfants, allant régulièrement à l'église et ayant eu à coeur de protéger sa femme tutsie ainsi que deux autres habitants tutsis du village.
La cour avait envoyé des enquêteurs en Afrique et des témoins sont venus du Rwanda à Wichita, ce qui a coûté, selon Me Kerns, entre un et deux millions de dollars.
D'après les témoignages, M. Kobagaya, né au Burundi, est arrivé au Rwanda en 1972 afin de fuir l'oppression tutsie.Il a émigré aux Etats-Unis en 1997 et obtenu sa citoyenneté près de dix ans plus tard, en 2006.
Les autorités américaines ont été alertées sur son cas après son témoignage à propos d'un ancien voisin accusé de génocide en Finlande.
Le génocide rwandais a fait entre 500.000 et 800.000 morts, selon l'ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsie.
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