La situation était calme mardi matin sur le front à l'est de la ville de Syrte, ville d'origine et bastion du colonel Mouammar Kadhafi dans le centre de la Libye, où les rebelles continuaient de recevoir des renforts, a constaté un journaliste de l'AFP.
De rares tirs de chars T-55 ont visé à l'aube, depuis la localité de Nofilia où sont installées les positions d'artillerie des rebelles, les forces pro-Kadhafi sur cette ligne de front située environ à une centaine de kilomètres à l'est de Syrte.
Ils n'ont pas eu de suite et la situation était parfaitement calme en début de matinée, sans aucun échange de tir, a-t-on constaté.
Les combattants rebelles se réveillaient tranquillement dans leurs bivouacs de fortune installés dans les sables de part et d'autre de la route côtière menant à Syrte et qui traverse d'Est en Ouest cette vaste région désertique.
Des chars T-55 et engins blindés montaient vers la ligne de front, où ils prenaient position dans les dunes.
A l'arrière des lignes rebelles, à une dizaine de kilomètres à l'est de Nofilia, la ville de Ben Jawad était quand à elle totalement déserte, vidée de sa population.
Cette localité marquait jusqu'à la semaine dernière la position la plus avancée atteinte par les rebelles depuis le début du soulèvement contre le colonel Kadhafi à la mi-février.
Lundi, la rébellion libyenne a annoncé la mort d'un des fils de Mouammar Kadhafi, Khamis, et regretté l'accueil réservé par l'Algérie à la femme et trois enfants du "Guide" libyen en fuite.
Les autorités algériennes ont en effet annoncé l'arrivée lundi matin sur leur territoire de l'épouse de Mouammar Kadhafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants, alors que les membres du clan restaient introuvables depuis la chute de Tripoli.
Sur le plan militaire, l'état-major des forces de la coalition réuni à Doha a reconnu que la guerre n'était pas finie et que les opérations militaires devaient se poursuivre.
L'objectif est d'éliminer "les restes" du régime libyen, ont indiqué clairement dans un communiqué les chefs d'état-major des pays engagés militairement en Libye.
Lors de cette même réunion, Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, a affirmé que le colonel Kadhafi représentait toujours "un danger", en particulier quand il appelle dans ses discours ses partisans à se soulever.
Alors qu'une partie de sa famille a trouvé refuge en Algérie, l'ex-homme fort de la Libye était toujours introuvable. Selon des "sources diplomatiques libyennes autorisées" citées par l'agence de presse italienne Ansa, il se trouverait à 100 km au sud-est de Tripoli, dans sa tribu à Bani Walid, avec ses fils Saadi et Saïf al-Islam.
Mouammar Kadhafi conserve aussi des partisans dans sa région natale de Syrte.
A Tripoli, la situation était relativement calme mais les conditions de vie se détériorent.
L'Union européenne a annoncé avoir débloqué 10 millions d'euros pour des opérations humanitaires d'urgence dans la région de Tripoli, et avoir ouvert un bureau d'aide humanitaire sur le terrain.
Le gouvernement maltais a dépêché lundi un navire transportant des biens de première nécessité, notamment 34O tonnes d'eau potable.
Les habitants souffrent d'un manque d'eau pour le deuxième jour consécutif et les ingénieurs envoyés pour réparer les installations dans des "zones éloignées" de la capitale se heurtaient aux soldats pro-Kadhafi.
Dans la ville martyre de Misrata, la population reprenait son souffle, une semaine après avoir été la cible d'attaques de Scud.
A New York, la Chine a arrêté une initiative européenne visant à demander au Comité de l'ONU chargé des sanctions de débloquer 5 milliards de dollars, puisés dans les fonds libyens gelés, pour acheter des vivres et du matériel humanitaire pour le pays. "Nous espérons qu'il ne s'agit que d'un problème technique et que la mission chinoise recevra bientôt des instructions" de Pékin, a expliqué un diplomate occidental.
Par ailleurs, la France a annoncé la réouverture de son ambassade à Tripoli, saccagée par les partisans du régime depuis sa fermeture en février.
.Au niveau économique, le groupe pétrolier italien Eni a signé un accord avec le CNT pour reprendre ses activités dans le pays et fournir des hydrocarbures à la population libyenne.
Sur le plan diplomatique, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé sa venue jeudi à Paris pour participer à la réunion du Groupe de contact sur la Libye afin d'accélerer le plan d'aide financière aux nouvelles autorités.L'objectif est d'accompagner la reconstruction du pays et d'aider le CNT.
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