La commission de discipline de l'ANC réunie mardi à Johannesburg pour juger le leader de la Ligue de jeunesse Julius Malema se poursuit normalement malgré les affrontements qui ont opposé supporteurs de Malema et policiers en dehors du bâtiment, a déclaré un responsable de l'ANC.
"La procédure continue.Nous ne sommes pas intimidés", a déclaré devant des journalistes le secrétaire général de l'ANC Gwede Mantashe.
Les violences "ne perturbent pas la procédure à l'intérieur.Nous condamnons les actes de violence et d'intimidation.Ceux qui ont fait venir ces gens en sont responsables", a-t-il ajouté.
Un millier de supporteurs de Julius Malema s'étaient rassemblés à l'extérieur du siège de l'ANC mardi matin, affrontant les forces de l'ordre avant de se retirer sur une place à environ 600 mètres de là.
A la mi-journée, les manifestants étaient toujours regroupés, mais le calme semblait revenu.
Julius Malema, 30 ans, connu pour ses déclarations provocatrices et radicales, comparaît pour "avoir porté atteinte à la réputation de l'ANC" et pour "avoir semé la division" au sein du parti au pouvoir.
On lui reproche notamment d'avoir exhorté à un changement de régime au Botswana voisin, et d'avoir traité le gouvernement de "marionnette des Américains".
Jugé par la commission de discipline avec cinq autres dirigeants de la Ligue de jeunesse, il risque au maximum une expulsion du parti.
Toute la nuit, ses supporteurs parfois venus de la province en car ont campé à proximité du siège de l'ANC et se sont mis en marche mardi matin vers ce bâtiment où se déroulent les auditions, provoquant le cordon de police qui le protégeait.
En marge des affrontements, ils ont brûlé des drapeaux de l'ANC et des T-shirts à l'effigie du président Jacob Zuma, également président du parti.
Lundi, Julius Malema avait appelé ses partisans au calme, dans une dernière conférence de presse avant sa comparution.Il avait surtout souligné que, quoi qu'il arrive à la commission de discipline, les opinions et revendications qu'il porte ne disparaîtraient pas du jour au lendemain par le seul fait de son exclusion de l'ANC.
Coutumier de la provocation, le jeune tribun entretient volontiers son image de rebelle sulfureux.Il a déjà comparu devant la justice pour avoir remis à l'honneur dans ses meetings une chanson de l'époque de l'apartheid appelant à "tuer le boer" (fermier blanc).
Anti-occidental, il a qualifié les Américains d'"impérialistes assoiffés de sang" après l'intervention de l'Otan en Libye.
Et tout récemment, son fastueux train de vie lui a valu d'abord la suspicion de la presse, avant que la justice n'ouvre une enquête, actuellement en cours, sur des soupçons de corruption dans des appels d'offres dont auraient bénéficié des sociétés auxquelles il est lié.
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