Le Swaziland s'apprête à vivre cinq jours de manifestations pour la démocratie à partir de lundi, date anniversaire de l'indépendance, plaçant dans une position délicate l'Afrique du Sud qui a prévu de prêter de l'argent à la monarchie absolue du roi Mswati III au bord de la faillite.
Une semaine après la fête annuelle traditionnelle des roseaux et sa nuée de jeunes filles dansant seins nus, c'est un autre spectacle qui attend le chef de ce petit Etat d'un million d'habitants, en pleine crise économique et sociale.
Des marcheurs en colère, réclamant des réformes démocratiques, ont prévu de descendre dans les rues à Mbabane, la capitale, mais aussi dans les localités rurales de Siteki (est) ou encore Nhlangano (sud) où les syndicats comptent sur un contingent d'ouvriers des usines textile voisines, propriétés taïwanaises.
Les manifestations, sous la bannière "Semaine mondiale d'action pour le Swaziland", s'étaleront sur cinq jours, selon les organisateurs.
A l'étranger, des piquets de grève sont prévus en Afrique du Sud devant le parlement et la Banque centrale, et lundi devant l'ambassade swazie à Londres, l'ancienne puissance coloniale jusqu'en 1968.
Des actions sont prévues dans d'autres pays aussi, selon la centrale sud-africaine Cosatu.
Un appel solennel au président sud-africain Jacob Zuma a été lancé dimanche par la coalition de mouvements pro-démocratie Swaziland Democracy Campaign (SDC) pour qu'il "intervienne immédiatement pour modifier les termes du prêt".
Pour tenter d'interdire les manifestations, le gouvernement swazi a saisi la justice qui a demandé samedi aux syndicats de retirer certaines revendications, notamment celle critiquant les avantages de la classe politique, a indiqué Barnes Dlamini, président de la fédération swazi des syndicats.
"Mais cette fois, nous ne nous arrêterons pas.Une fois dans la rue, personne ne nous empêchera de dire ce que nous voulons", a-t-il déclaré à l'AFP.
Dans ce pays où les partis politiques sont interdits depuis 1973, les syndicats sont théoriquement la seule force autorisée à manifester.
Les étudiants privés de rentrée universitaire le 8 août, officiellement faute d'argent, sont susceptibles de se mobiliser.
Le Swaziland, dont un habitant sur quatre est séropositif, est au bord de la faillite.
Il a perdu l'an dernier des recettes d'une union douanière régionale.Le Fonds monétaire international (FMI) y voit aussi le résultat des dépenses excessives du royaume pour payer ses fonctionnaires, pour la défense et les frais de voyages.
Les autorités swazies s'inquiètent désormais de percevoir la première tranche d'un prêt promis début août par l'Afrique du Sud.
Vendredi, le Trésor sud-africain n'avait toujours pas versé l'argent qui devait arriver avant le 31 août, indiquant qu'il était "en train de finaliser le document".
Pretoria a affirmé que son aide serait conditionnée à l'ouverture "d'un processus de dialogue".Le roi Mswati III --très critiqué pour son train de vie luxueux-- n'a pas dit si l'Afrique du Sud avait assorti le prêt d'une exigence d'une libéralisation de son pays.
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