Un partisan de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition en République démocratique du Congo où des élections ont lieu en novembre, a été tué par balle et deux ont été blessés mardi à Kinshasa lors d'un rassemblement dispersé par la police.
Ces violences interviennent au lendemain du dépôt officiel par le leader de l'UDPS et opposant historique, Etienne Tshisekedi, de sa candidature à l'élection présidentielle prévue les 28 novembre, à laquelle le président sortant Joseph Kabila devrait se représenter.
"Nous avons reçu le corps d'un homme mort par balle et deux blessés graves par balle qui sont en salle d'opération", a déclaré mardi matin à l'AFP à la clinique Bondeko une source médicale qui a souhaité conserver l'anonymat.
Des journalistes de l'AFP ont pu voir sur place le corps de l'homme décédé portant une blessure par balle.Il était âgé de 30 ans, a précisé à l'AFP un membre de sa famille.
Tôt dans la matinée, la police avait tiré des gaz lacrymogènes près du siège de l'UDPS, situé au quartier Limete, "pour disperser des jeunes militants qui étaient venus après avoir été informés que le siège du parti avait été vandalisé", dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré à l'AFP l'avocat Serge Mayamba, secrétaire de l'UDPS, présent sur place.
Selon Carbone Benibeya, porte-parole de la Ligue des jeunes de l'UDPS, des délinquants violents, habillés en civil, appelés "pombas" seraient à l'origine des tirs à balle réelle et non la police d'intervention rapide (PIR), chargée du maintien de l'ordre et normalement dotée d'armes non létales.
"Le jeune a été tué par l'un des pombas armés qui se trouvaient derrière la police.Les pombas sont passés devant la police quand elle a lancé des gaz lacrymogènes", a-t-il affirmé à l'AFP.
Le ministère de l'Intérieur devait faire une "communication" mardi en début d'après-midi à la presse au sujet des violences, a-t-il indiqué.
Me Mayamba, qui se trouvait au siège de l'UDPS quand la police est intervenue, avait indiqué avoir alors "entendu des tirs à balles réelles".
"Il n'y avait aucune raison de disperser ces jeunes qui ne faisaient rien, qui ne manifestaient pas", a-t-il estimé.
Selon le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemin Shabani, dans la nuit des individus "ont cassé des fenêtres et mis le feu à certains endroits" du siège du parti.La régie d'une télévision d'un homme proche de l'UDPS a également été incendié, a-t-il ajouté.
La police avait indiqué que lundi en fin d'après-midi à Kinshasa, des partisans de l'UDPS avaient jeté des pierres et une bouteille d'essence contre un bureau du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti au pouvoir.
Quatre véhicules avaient également été incendiés et cinq personnes arrêtées, selon la même source.
Peu avant, quelques milliers de partisans du leader de l'UDPS et chef de file de l'opposition, Etienne Tshisekedi, 78 ans, avait accompagné ce dernier venu déposer officiellement sa candidature à l'élection présidentielle du 28 novembre, dans un bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
L'UDPS a prévu de manifester jeudi à Kinshasa devant la Céni qu'elle accuse de "manque de transparence".Début juillet et le 1er septembre dans la capitale, des manifestations de l'UDPS et ses alliés devant la Céni ont à chaque fois dégénéré en affrontements avec la police.
Les candidats à la présidentielle et aux législatives -les deux scrutins sont à un seul tour et prévus le 28 novembre- ont jusqu'à dimanche pour déposer leur candidature à la Céni.
Elu en 2006, un scrutin alors boycotté par l'UDPS, l'actuel président congolais Joseph Kabila a été investi comme candidat unique de la majorité, mais il ne s'est pas encore déclaré officiellement.
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