La réconciliation sera « l'axe fort de ma présidence », affirmait Alassane Ouattara au lendemain de son arrivée au pouvoir, en avril 2011. Quelques mois plus tard, la liste des membres de la Commission « Vérité, dialogue et réconciliation », souhaitée par le nouveau président ivoirien, a été publiée. Elle réunit des personnalités diverses.L'institution, qui commencera ses travaux officiellement le 28 septembre, est inspirée du précédent sud-africain mis en place après l'apartheid. Elle compte 11 membres, représentant les principales régions et communautés de Côte d'Ivoire, mais aussi les principaux groupes religieux et la diaspora. Son objectif : rétablir le dialogue et apaiser les tensions dans un pays déchiré par la crise post-électorale, qui a fait au moins 3.000 morts et un million de déplacés selon les autorités ivoiriennes.Le nom du président de cette nouvelle instance est connu depuis plusieurs mois : il s'agit de Charles Konan Banny. �?gé de 69 ans, ce cacique du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique) a dirigé la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO) entre 1990 et 2005, et il a été Premier ministre de Laurent Gbagbo entre 2005 et 2007. Il s'est engagé derrière Alassane Ouattara lors de la campagne pour le second tour de la présidentielle de novembre 2010, après avoir soutenu Henri Konan Bédié au premier.Trois vice-présidents siégeront à ses côtés : Siméon Ahouanan, roi des N'Zima Kotoko, représentant des chefs traditionnels, Cheikh Boikary Fofana, chef du Conseil supérieur des imams (Cosim), et Mgr Paul-Siméon Ahouanan, archevêque de Bouaké ; ces deux grandes personnalités religieuses se sont signalées pendant le conflit post-électoral qui opposait les partisans de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara par leur discours et leur engagement en faveur de la paix et la modération. Les cinq grandes régions de Côte d'Ivoire seront représentées par trois femmes et deux hommes.La vraie surprise, c'est la nomination au sein de la commission de Didier Drogba. La star du football ivoirien, qui avait exhorté à plusieurs reprises ses compatriotes à ne pas tomber dans la violence pendant la crise, représentera la diaspora. Jouissant d'une grande notoriété parmi la population, notamment chez les jeunes qui le voient comme un héros, il sert aussi (et surtout ?) à donner une visibilité médiatique aux travaux de la Commission.On ignore pour l'instant les modalités de travail de la nouvelle instance. La presse ivoirienne, en tous cas, a accueilli favorablement l'annonce de sa composition. « La guerre à la haine est déclarée », résume le quotidien L'Intelligent.Clémence Mortier
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