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Mardi 11 septembre 2001, 8h46. Un premier avion s'encastre dans la tour nord du World Trade Center. Un quart d'heure plus tard, c'est la tour sud qui est touchée. Tandis que les écrans de télévision du monde entier diffusent en boucle les effroyables images, la planète réalise que la toute-puissante Amérique a été frappée au c�?ur par des islamistes fanatiques. Les services de renseignement occidentaux et leurs équipements ultra-perfectionnés n'ont rien pu faire contre la nébuleuse Al Qaida. Le choc est planétaire. « Nous sommes tous Américains », résume l'éditorial du journal français Le Monde. Cependant, à l'effroi se mêle, dans certains pays, un sentiment plus complexe. « Lorsque « l'indicible » arrive en Amérique le 11 septembre 2001, un léger frisson traverse l'opinion publique africaine », raconte Marie-Claire Nnana, directrice générale du quotidien Cameroon Tribune. « A l'ombre de la compassion convenue des officiels, une frange importante de l'élite intellectuelle et de la presse indépendante hésite : le combat des « bourreaux » de l'Amérique ne serait-il pas celui des damnés de la terre, contre l'opulence, l'insolence et l'arrogance des super-puissances ? D'ailleurs, murmure cette opinion, de s'être ainsi frottée au drame ne peut que rendre l'Amérique plus humble. Plus sensible. Et, surtout, la rapprocher de l'Afrique, dépotoir des maux de l'humanité, par l'effet d'une inattendue « solidarité des opprimés ». » Effectivement, dans le monde musulman, et en Afrique en particulier, les attentats du 11 septembre ont été perçus par certains comme une réponse à la violence exercée par les Etats-Unis dans le monde, et notamment au Proche-Orient avec le soutien de Washington à Tel Aviv. Aux yeux d'une fraction de la population africaine, Ben Laden est ainsi devenu le fer de lance d'une idéologie qui a su s'élever contre l'impérialisme occidental et qui a pu frapper et endeuiller la superpuissance américaine. Ainsi, au lendemain de sa mort, un jeune Tunisien fit le commentaire suivant sur Twitter : « Nous sommes fiers de la mort d'un musulman qui a été capable de secouer le monde à un moment où les armées arabes unies ne le pouvaient pas ». La réponse des Etats-Unis après le 11 septembre a aussi inquiété l'Afrique. « La crainte générale, c'est la tentation du bouc émissaire qui devrait payer au nom de l'ennemi invisible », résume un journal congolais dès le 13 septembre. Ainsi, quand le président George W. Bush, au lendemain des attentats, a désigné l'ennemi à combattre dans le cadre de la nouvelle «croisade» de l'Amérique, c'est l'islam qui s'est senti en ligne de mire. Les musulmans modérés se sont sentis assimilés aux fanatiques de Ben Laden. Et l'Afrique a tremblé de payer les pots cassés�?� Les attentats du 11 septembre ont enfin été l'occasion pour les pays africains de se pencher sur la manière dont le terrorisme gangrénait le continent. Plusieurs éditorialistes ont rappelé qu'entre 1992 et 1996, Oussama ben Laden a vécu au Soudan, où il a formé de nombreux combattants au Djihad. Et de s'interroger sur la manière de lutter contre cet ennemi insaisissable, dont les troupes prospèrent sur le terreau de la misère. Les attentats de Nairobi et de Dar es Salam, le 7 août 1998, avaient déjà montré qu'Al Qaida ne se contentait pas de frapper l'Occident sur son propre terrain. Et la montée en puissance d'Aqmi dans la décennie suivante a démontré que le fanatisme islamiste était bel et bien ancré dans le continent noir�?� Clémence MortierLire aussi dans notre dossier sur le dixième anniversaire du 11 septembre :[Le terrorisme islamiste en Afrique et la montée en puissance d'Aqmi.->article14275][Le 11 Septembre et la nouvelle donne mondiale->article14284]

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