Le Professeur Coll-Seck, directrice du partenariat « Roll Back Malaria », a rendu hier, lundi 12 septembre, son rapport à l'ONU concernant la lutte contre le paludisme. Le bilan fait part d'une décennie de progrès pour tous. Des chiffres - record et une quasi-disparition du nombre de décès liés au paludisme pour 2015. Voici ce qu'annonce le rapport du partenariat « Roll Back Malaria » remis hier par le Professeur Awa Marie Coll-Seck au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon. « La réalité de 2000, date de lancement du partenariat, n'a plus rien à voir avec celle d'aujourd'hui », explique Awa Marie Coll Seck. Si le paludisme a tué encore 700 000 personnes en 2010, le nombre de décès a diminué d'un tiers en dix ans. Il sévit particulièrement en Afrique et touche plus particulièrement les femmes enceintes et les jeunes enfants. « En 2000, le paludisme était la première cause de mortalité infantile, en 2010 il a reculé à la 3ème place », souligne Awa Marie Coll-Seck. RBM est un partenariat lancé par l'ONU et financé par l'aide internationale afin de coordonner la lutte contre le paludisme en aidant les ONG et les Etats concernés. « On a rarement vu une initiative de santé publique apporter un tel retour sur investissement. Grâce aux efforts fournis par le partenariat « Roll Back Malaria » au cours de ces dix années, nous disposons d'une base solide qui va donner la possibilité aux communautés et aux pays touchés d'obtenir des résultats meilleurs encore sur les années à venir », a déclaré Ban Ki Moon. Le financement est passé de 100 millions de dollars en 2003 à 1,5 milliards de dollars en 2010. 80% de la population à risque protégéeEn dix ans, trois pays supplémentaires ont éradiqué le paludisme au sein de leur territoire et 26 autres pays en sont à différents stades de ce processus d'élimination. Une avancée spectaculaire rendue possible par la distribution de millions de moustiquaires, par le biais de pulvérisations d'insecticides dans les foyers et la création de traitements préventifs chez les femmes enceintes. Les tests de dépistage, quant à eux, sont plus nombreux et les médicaments plus abordables et disponible à une échelle de diffusion bien importantes qu'en l'an 2000. Un vaccin va également voir le jour sous peu. « Aujourd'hui 80% de la population à risque est protégée par les moustiquaires », estime le Pr Coll-Seck, félicitant la volonté des Etats Africains et des ONG a mettre fin à ce fléau humain et économique. La perte de productivité provoquée par la maladie coûte au continent 12 milliards de Dollars US chaque année.De nouveaux défis d'ici à 2015Le progrès dans la lutte contre le paludisme est certes important mais de nouveaux défis se profilent. Tout d'abord : le financement. Il serait nécessaire de réunir 6 milliards de dollars chaque année pour subvenir aux différentes dépenses : la prévention, les traitements, les programmes et recherches. Or la crise pousse les états donateurs à faire des économies. « Nous devons trouver de nouveaux donateurs, mais aussi maintenir le paludisme au c�?ur des sujets importants. La moitié de la population mondiale reste concernée par la maladie», explique le Pr Coll-Seck. Deuxième défis : la résistance des médicaments. Il est nécessaire de relancer les recherches afin de trouver un vaccin, de nouveaux insecticides et médicaments afin d'éviter que les traitements d'aujourd'hui ne deviennent inefficaces et que la maladie ne reprenne le dessus. Ensuite vient le problème des grands pays, tel la République démocratique du Congo ou le Nigéria. « Il faut développer d'avantage nos actions dans ces pays malgré les problèmes de logistiques et de gouvernances », rappelle la directrice du RBM. A tout ceci se rajoute un point essentiel : les fonds qui sont directement envoyés aux pays. Certains gouvernements ont en effet détourné l'argent destiné au programme. « Des sanctions ont été prises, des versements gelés et je vous assure que des personnes dorment actuellement en prison », tient à préciser Awa Marie Coll-Seck pour qui la lutte n'est pas terminée. Car si la situation évolue positivement en Afrique, les pays d'Asie sont quant à eux de plus en plus touchés. « Nous parlerons d'éradication seulement quand tous les pays de la planète seront concernés. Nous n'allons pas nous reposer maintenant », conclut-elle. RBM espère y arriver dès 2015.Marion Ferrere
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