Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré mardi à Pékin qu'il ne changerait pas ses "convictions" au sujet du génocide au Rwanda, alors que le président rwandais Paul Kagame, qu'un vif contentieux oppose à Alain Juppé, effectue une visite controversée en France.
"Je suis très décontracté.La France doit entretenir avec tous les pays africains de bonnes relations.Je me réjouis tout à fait que nos relations avec le Rwanda se soient beaucoup améliorées.Cela ne me pose strictement aucun problème.Pour ce qui est du passé, j'ai mes convictions et je n'en changerai pas", a déclaré M. Juppé dans une conférence de presse.
Après sa prise de fonctions en mars au Quai d'Orsay, Alain Juppé avait dit n'avoir aucune intention "ni de serrer la main" de Paul Kagame ni de se rendre au Rwanda, tant qu'y circulerait un rapport accusant la France de complicité avec les génocidaires, rapport que le ministre avait qualifié de "tissu de mensonges et d'inventions".
Invité par Nicolas Sarkozy, Paul Kagame effectue lundi et mardi une visite en France, la première depuis le génocide au Rwanda.
Un document de 2008 d'une commission d'enquête rwandaise accuse la France d'avoir "participé" au génocide sous couvert de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, menée en juin 1994.Le rapport vise nommément Alain Juppé qui était alors ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement d'Edouard Balladur, ainsi que plusieurs personnalités françaises, de droite comme de gauche.
Après une rupture des relations diplomatiques entre 2006 et 2009, liée à une enquête judiciaire en France sur les événements qui ont marqué le début du génocide, Paris et Kigali ont scellé leur réconciliation avec la visite début 2010 au Rwanda de Nicolas Sarkozy.
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