Les recherches menées par voies de mer, terre et air pour retrouver la Britannique kidnappée près du très touristique archipel de Lamu, au Kenya, n'avaient toujours pas abouti mardi, la police craignant désormais que la victime ait été emmenée en Somalie voisine.
"La situation reste la même qu'hier, nous continuons les recherches, nous ne savons pas encore où elle se trouve," a admis le chef de la police régionale, Aggrey Adoli."Nous avons lancé des appels parmi la population, mais rien n'en est ressorti."
"Nos équipes sont toujours sur place, nous recueillons toutes les informations sur le terrain," a-t-il assuré.
Un couple de quinquagénaires britanniques, David et Judith Tebbutt, a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche dans leur bungalow, dans l'enceinte du Kiwayu safari village à une cinquantaine de kilomètres de l'île de Lamu même.
Au moment de l'attaque, les Britanniques étaient les seuls occupants du site, composé de 18 bungalows aux toits de paille et souvent prisé pour son isolement.Le mari a été abattu alors qu'il résistait aux agresseurs, qui sont repartis vers une destination inconnue avec son épouse.
Mais mardi, la police estimait que celle-ci ne se trouvait sans doute déjà plus sur le territoire kényan.
"Nous pensons fortement qu'elle a été enlevée par des forces étrangères et il est peu probable qu'elle soit au Kenya," a affirmé une source policière sous couvert d'anonymat.Si elle y était encore, "nous aurions pu la retrouver depuis longtemps," a-t-il estimé.
"Nous discutons avec le gouvernement somalien," a encore ajouté cette source policière, expliquant que des chefs de clan somaliens allaient être mobilisés pour tenter de remonter une piste vers de possibles kidnappeurs de l'autre côté de la frontière.
Mardi, les hélicoptères continuaient de décoller pour tenter de retrouver la Britannique.Et sur l'île de Lamu, dont la ville éponyme est classée au patrimoine de l'Unesco, la population s'inquiétait des conséquences pour l'image de la région.
"C'est mauvais pour les hôtels, mais aussi pour la population," a estimé Abdullah Sultan, président de l'association des guides touristiques de Shela, un village qui abrite des résidences secondaires de riches ressortissants étrangers.Selon lui, 90% de la population vit ici du tourisme.
"La sécurité à Shela et dans la ville de Lamu est très bonne, les propriétaires des hôtels font en sorte que les gens soient en sécurité," a-t-il martelé."Kiwayu est très loin de Lamu," a-t-il encore souligné.
"Nous voulons rassurer les gens, Lamu reste sûre, les gens restent les bienvenus," a renchéri Muhidin Athman, un propriétaire d'hôtel à Lamu.
En raison de sa proximité avec la Somalie, mais aussi d'une grande pauvreté et de forces de police trop peu nombreuses pour surveiller de vastes étendues quasi-désertiques, le nord du Kenya est en proie à une insécurité chronique.
La plus grande partie du sud somalien est contrôlé par les insurgés islamistes shebab, qui se revendiquent d'Al-Qaïda et ont promis la perte du fragile gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale.
Mais bien qu'elle-même située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière somalienne, Lamu, l'une des destinations les plus prisées du tourisme de luxe au Kenya, avait jusqu'ici été épargnée de ce genre d'attaques.
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