L'Afrique doit tripler sa production alimentaire dans les quarante prochaines années pour nourrir sa population en hausse très rapide, selon une estimation de la Banque mondiale rendue publique à Johannesburg lors d'une réunion avant la Conférence de Durban sur le climat.
S'exprimant devant un parterre de ministres africains réunis mardi et mercredi dans la capitale économique sud-africaine, l'envoyé spécial chargé du changement climatique de la Banque mondiale, Andrew Steer, a décrit les besoins du continent.
Tripler les récoltes est "un défi extraordinaire, rendu encore plus difficile par le fait qu'il faut augmenter la production dans un environnement de plus en plus hostile à cause du changement climatique", a souligné M. Steer, cité par une lettre d'information industrielle spécialisée.
La population africaine devrait doubler sur la période, a-t-il ajouté.
En juin 2011, le continent comptait 1,05 milliard d'habitants, selon Institut national d'études démographiques (Ined) à Paris.L'accroissement devrait être fulgurant en Afrique sub-saharienne, qui devrait passer d'un peu plus de 600 millions d'habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2100, selon l'Ined.
"En l'absence de mesures fortes, on estime que les récoltes vont diminuer d'environ 28% en Afrique dans les six à huit prochaines décennies, et ce, même si l'on parvient à limiter le réchauffement de la température d'environ 2 degrés ce que beaucoup d'experts jugent presque impossible", a-t-il ajouté.
La conférence de l'ONU sur le changement climatique doit se tenir du 28 novembre au 9 décembre à Durban (est de l'Afrique du Sud).
Ce sera une opportunité unique pour l'Afrique "d'influencer l'agenda mondial sur la question du climat", a souligné un dirigeant de l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), Alexander Mueller, présent à Johannesburg.
L'enjeu pour le continent noir est "d'augmenter la productivité de son agriculture et les revenus dans les zones rurales", a-t-il dit en présentant le concept d'agriculture "climat-compatible" développé par la FAO, selon un communiqué de l'organisation.
L'agriculture est incontournable dans de nombreux pays d'Afrique sub-saharienne, employant environ 60% de la population et générant 30% du PIB, selon la FAO.
Mais l'institution onusienne rejoint la Banque mondiale pour dire que "le changement climatique pourrait réduire de façon substantielle les récoltes d'ici 2050".
"Quelque 650 millions de personnes dépendent de productions agricoles liées à la pluviométrie et poussant dans des environnements fragiles, exposés à la rareté de l'eau et à la dégradation de l'environnement", selon la FAO.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.