Les forces du CNT espéraient vendredi prendre Syrte, au lendemain d'un assaut lancé sur ce bastion pro-Kadhafi à l'est de Tripoli, où le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé en fin de matinée au terme d'une tournée dans les pays du "printemps arabe".
"L'idée aujourd'hui, c'est de libérer Syrte (...) nous préparons nos armes", a déclaré à l'AFP Adel Agida, commandant des 85 hommes de la Brigade du lion, interrogé au point de ravitaillement côtier de Hassan, à 60 km à l'ouest de Syrte.
"Nous nous attendons encore à des combats avec les kadhafistes mais nous espérons prendre le contrôle total de Syrte aujourd'hui.Il y a aussi des kadhafistes cachés à Wadi Jaraf, à une trentaine de km de Syrte", explique de son côté Salah al-Areg, un combattant de la brigade Al-Wadi.
Selon Sadiq Faytouri, responsable logistique de la brigade Qabra, "la plupart des brigades sont à environ 20 km au sud de Syrte".
Farah Abdel Kafi, un combattant entré à Syrte (360 km à l'est de Tripoli) jeudi a évoqué la présence de tireurs embusqués pro-Kadhafi sur les toits de la ville, mais a toutefois minimisé la résistance qu'il a jugée "pas terriblement forte".
Vendredi, le Conseil militaire de Misrata, la grande ville rebelle située au nord-ouest de Syrte, a indiqué dans un communiqué qu'au moins 11 combattants du CNT étaient morts et 34 blessés, tandis que 40 combattants pro-Kadhafi avaient été capturés.
Six jours après l'expiration de l'ultimatum lancé par les nouvelles autorités libyennes aux pro-Kadhafi, les forces du Conseil national de transition (CNT) ont annoncé jeudi soir être entrées dans le centre de la ville côtière, région natale du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi.
"Nos révolutionnaires sont entrés à Syrte aujourd'hui (jeudi) par trois axes principaux", a affirmé jeudi le Conseil militaire de Misrata. Il a ensuite affirmé que "les révolutionnaires de Misrata avaient atteint le centre-ville de Syrte", "contrôlaient désormais les entrées de la ville et commençaient à passer au peigne fin" le secteur pour débusquer les pro-Kadhafi.
Les forces venues du sud ont aussi encerclé un aérodrome, dont elles devaient encore toutefois prendre le contrôle, a pour sa part déclaré à l'AFP Fathi Bachaga, un porte-parole militaire.
Les hommes du CNT, aidés dans leur avancée par les frappes de l'Otan, enterraient vendredi matin quatre kadhafistes tués dans ces bombardements, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans son rapport quotidien des opérations en Libye, l'Otan a indiqué vendredi avoir touché la veille 16 objectifs militaires à Syrte.
Jeudi soir, Moussa Ibrahim, porte-parole de Mouammar Kadhafi, a assuré que les pro-Kadhafi étaient déterminés à "résister jusqu'à la victoire", lors de sa seconde intervention en 24 heures sur la chaîne Arraï basée en Syrie et qui diffuse régulièrement des messages des dignitaires de l'ancien régime.
"Il y aura des attaques de l'Otan sur les villes qui résistent, Syrte, Bani Walid et Sebha, ce sera des attaques sur plusieurs fronts et plusieurs axes, mais nous nous sommes très bien préparés sur ces axes et nous allons repousser cette agression", a-t-il promis par téléphone.
M. Ibrahim a également dénoncé la visite éclair jeudi du président français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron accueillis en héros en Libye, les accusant de vouloir "transformer la Libye en fief de l'Occident". "Ils parlent à présent de la reconstruction de la Libye pour des centaines de milliards de dollars (...) ils la détruisent et la reconstruisent avec l'argent des Libyens", a-t-il dénoncé.
"Ils se sont dépêchés de venir à Tripoli pour conclure des accords secrets avec les collaborateurs et les traîtres et mettre la main sur le pétrole et les investissements sous prétexte de la reconstruction", a dit M. Ibrahim sans préciser d'où il parlait.
Le président français a affirmé lors de cette visite que Mouammar Kadhafi, en fuite depuis le 23 août, était encore "un danger" et qu'il y avait donc "un travail à terminer", le Premier ministre britannique promettant d'aider à sa traque. "Nous avons dit également au CNT que c'est aux Libyens de construire l'avenir, ce n'est pas à nous", a d'autre part affirmé M. Sarkozy.
"Vous avez voulu la paix, vous avez voulu la liberté, vous voulez le progrès économique, la France, la Grande Bretagne et l'Europe seront aux côtés du peuple libyen", a-t-il encore dit.
Après cette première visite de dirigeants occidentaux, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a pu tester sa popularité grandissante dans le monde arabe au cours d'une tournée en Tunisie et en Egypte où deux présidents ont été renversés, est arrivé vendredi à Tripoli. Accueilli à l'aéroport par le chef du CNT, Moustafa Abdeljalil, et le numéro 2 de cette instance, Mahmoud Jibril, il doit notamment participer à une prière du vendredi à Tripoli et visiter une mosquée de l'ère ottomane, selon des responsables du CNT.
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