L'audience de confirmation des charges pesant contre le vice-Premier ministre et ministre des Finances kenyan Uhuru Kenyatta, soupçonné de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales de 2007/2008 au Kenya, s'ouvre mercredi devant la Cour pénale internationale (CPI).
Candidat potentiel à la présidentielle de 2012, Uhuru Kenyatta, 49 ans, est convoqué devant la CPI à La Haye avec Francis Muthaura, 64 ans, bras droit du président Mwai Kibaki, et Mohammed Hussein Ali, 55 ans, chef de la police à l'époque des faits.
Uhuru Kenyatta est le fils du président Jomo Kenyatta (1964-78), "père de l'indépendance" du Kenya, ex-colonie britannique.
Prévue pour durer jusqu'au 5 octobre, l'audience de confirmation des charges pesant contre les trois hommes, qui sont libres, doit permettre aux juges de déterminer si les preuves rassemblées par l'accusation sont assez solides pour la tenue d'un procès.
Selon l'accusation, 1.133 personnes avaient été tuées, 3.561 personnes blessées et 663.921 personnes déplacées pendant les violences qui avaient suivi la réélection contestée du président Kibaki en décembre 2007, face à Raila Odinga, devenu Premier ministre de l'actuel gouvernement de coalition kenyan.
Le procureur Luis Moreno-Ocampo avait présenté en décembre 2010 deux dossiers pour crimes contre l'humanité mettant en cause des représentants des deux camps qui s'étaient affrontés et qui se partagent désormais le pouvoir.
Membres du Parti de l'unité nationale (PNU) du président Kibaki, Uhuru Kenyatta, Francis Muthaura et Mohamed Hussein Ali sont soupçonnés d'avoir conçu et mis en oeuvre un "plan commun" d'attaques généralisées et systématiques contre des sympathisants du Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga dans le but de conserver le pouvoir.
organisation criminelle
Ils ont pour cela, selon l'accusation, utilisé une organisation criminelle, les Mungiki, et des jeunes supporteurs du PNU.Uhuru Kenyatta est soupçonné notamment d'avoir supervisé la préparation des attaques, mobilisé et financé les Mungiki.
Francis Muthaura, alors secrétaire du cabinet pour les affaires de sécurité réunissant les plus hauts responsables kényans en la matière, a notamment veillé à ce que la police n'empêche les Mungiki d'agir et les arrête, selon l'accusation.
Il aurait ordonné au chef de la police kenyane, Mohamed Hussein Ali, actuel directeur de la poste kenyane, de faire en sorte que la police n'intervienne pas, selon le bureau du procureur.
Une première audience de confirmation des charges pesant contre trois membres de l'ODM de Raila Odinga, les anciens ministres William Ruto et Henry Kosgey, et le présentateur de radio Joshua Arap Sang, s'était tenue du 1er au 8 septembre.Egalement libres, les trois hommes avaient proclamé leur innocence.
Le gouvernement kenyan avait contesté en vain la compétence de la CPI pour poursuivre les responsables des violences post-électorales, affirmant être en mesure d'engager lui-même des poursuites.
La CPI ne peut engager de poursuites que si la justice nationale ne peut pas ou ne veut pas traiter des crimes relevant de sa compétence.
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