Maroc: le procès des suspects de l'attentat de Marrakech a repris

Infos. ...

SAL�? (Maroc) (AFP) - (AFP)

Le procès des neuf suspects de l'attentat de Marrakech, au sud du Maroc, qui a fait 17 morts en avril, a repris jeudi, après deux reports, en présence des proches des victimes, dont plus de la moitié sont françaises.

Les neuf accusés, dont le principal suspect Adil Al-Atmani, sont entrés ensemble dans le box vitré du tribunal de Salé, près de Rabat, avant de saluer en souriant leurs proches dans la salle, a constaté un journaliste de l'AFP.

Après avoir été présentés devant le juge, celui-ci a indiqué que l'attentat "portait atteinte à l'image du Maroc dans le monde".

L'attentat à la bombe avait été commis le 28 avril sur la terrasse du café Argana, au coeur de la célèbre place Jamâa El Fna à Marrakech, haut lieu du tourisme marocain.

Le principal suspect Adil Al-Atmani, qui travaillait dans un commerce de chaussures à Safi, à 150 km au sud de Casablanca, a été présenté par des voisins comme un jeune homme pieux, mais querelleur.

Après avoir reconnu les faits devant un juge d'instruction, quelques jours après l'attentat, M. Al-Atmani s'est rétracté lors de la dernière audience en proclamant son "innocence".

"J'attends de la justice marocaine qu'ils soient condamnés pour leurs méfaits car ils sont des barbares", a affirmé Jacques Sombret, le père de l'une des victimes françaises, présent à l'audience.

"Il y a mille preuves contre lui, des preuves irréfutables qu'Al-Atmani est coupable.Maintenant c'est un lâche qui ne veut plus reconnaître ses crimes", a-t-il ajouté.

Une vingtaine de membres des familles des victimes, notamment françaises, sont arrivées jeudi au tribunal en brandissant des portraits de leurs proches décédés dans l'attentat et ses sont installés aux premiers rangs de la salle d'audience.

"Voilà quatre mois qu'on nous balade aussi bien du côté de la justice marocaine que française.La justice française nous a complètement oublié", a affirmé Nadine Asnar, mère de l'une des victimes de l'attentat.

"Nous nous déplaçons avec nos propres moyens.Le fonds d'indemnisation français ne nous a rien donné.Le roi (ndlr, Mohammed VI du Maroc) n'a rien fait pour nous", a-t-elle poursuivi.

Mme Asnar est arrivée au tribunal en portant un grand portrait de son fils Eric, souriant, 47 ans, mort dans cet attentat avec sa compagne, Maude, 39 ans.

Au cours de l'audience, l'un des avocats des suspects a demandé l'annulation de "toute la procédure judiciaire pour vice de forme".Selon lui, "il y a eu des menaces et des pressions sur les suspects.Les aveux ont été extorqués sous la torture et y a un manque de transparence".

Un autre avocat des neuf accusés a demandé une enquête internationale sur les explosifs utilisés et la présence au tribunal du ministre marocain de l'Intérieur.

Le même avocat a également demandé que les témoins de l'attentat soient appelés, mais ses requêtes ont été rejetées par le juge.

Les proches des suspects se sont également déplacés."Libérez les innocents", "nos proches sont innocents, la vérité est ailleurs", "Tout ça c'est du théâtre", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Au lendemain de l'attentat, le ministère de l'Intérieur avait indiqué que le principal prévenu, qui risque la peine capitale avec ses complices, "est fortement imprégné de l'idéologie jihadiste" et "exprime ouvertement son allégeance pour Al-Qaïda".

Mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nié toute implication dans l'attentat.

Selon l'acte d'accusation, les prévenus sont accusés "de porter gravement atteinte à l'ordre public, assassinat avec préméditation (..) et appartenance à un groupe religieux interdit".

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Maroc: le procès des suspects de l'attentat de Marrakech a repris