Des commandants du nouveau pouvoir en Libye ont annoncé jeudi la capture du porte-parole du régime déchu, Moussa Ibrahim, au moment où le Niger a refusé d'arrêter l'un des fils de l'ex-leader Mouammar Kadhafi, réfugié sur son territoire.
Parallèlement, les combats se poursuivaient à Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et à Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli), deux semaines après le lancement de l'offensive contre ces bastions pro-Kadhafi, où les loyalistes opposent toujours une forte résistance.
"Les combattants de Misrata nous ont contactés pour nous annoncer que Moussa Ibrahim avait été capturé", a déclaré Moustapha ben Dardef, de la brigade de Zenten du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion qui a renversé le régime Kadhafi.
Un autre commandant, Mohammed al-Marimi, a confirmé sa capture: "Moussa Ibrahim a été capturé par les révolutionnaires de Misrata alors qu'il roulait à bord d'une voiture hors de Syrte".Les combattants de Misrata, ville à l'ouest de Syrte, participent à l'assaut lancé contre Syrte.
Moussa Ibrahim était en fuite depuis la chute de Tripoli aux mains des ex-rebelles avec la prise du QG de Mouammar Kadhafi à Bab al-Aziziya.C'est l'un des rares responsables de l'ancien régime à être capturé.
Plus tôt dans la journée, un porte-parole militaire du CNT a assuré que deux des fils Kadhafi avaient été localisés."Ce dont nous sommes sûrs c'est que Seif al-Islam Kadhafi est à Bani Walid et que son frère Mouatassim est à Syrte", a dit le colonel Ahmed Bani.
Quelques heures après l'émission par Interpol d'une "notice rouge" à l'encontre de leur frère Saadi, le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, a réaffirmé que son pays ne l'extraderait pas.
"Saadi Kadhafi est en sécurité à Niamey, dans les mains de l'Etat du Niger" depuis le 11 septembre, et il n'est "pas question" de l'extrader "pour l'instant", a-t-il dit.Pour l'extrader, "il faut être sûr qu'il aura droit à une défense équitable" et à "un traitement équitable", des conditions pas réunies pour le moment selon lui.
L'organisation policière internationale Interpol a indiqué dans un communiqué avoir demandé à ses 188 pays membres d'arrêter Saadi Kadhafi, accusé par le CNT de "s'être emparé de biens par la force et d'intimidation quand il dirigeait la fédération libyenne de football".
"En tant que commandant d'unités militaires qui auraient été impliquées dans la répression durant la révolte, Saadi Kadhafi est aussi soumis à une interdiction de voyage et un gel de ses biens ordonnés par l'ONU", selon Interpol.
Le 9 septembre, Interpol a diffusé une "notice rouge" pour demander l'arrestation de Mouammar Kadhafi, de Seif Al-Islam et du beau-frère de l'ex-dirigeant Abdallah Al-Senoussi, ex-chef des renseignements, visés par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale.
De son côté, l'ancien Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, détenu en Tunisie, a entamé une grève de la faim pour exiger sa libération et protester contre le mandat d'amener lancé à son encontre par le CNT, a annoncé son avocat Mabrouk Kourchid.
Acquitté par la justice tunisienne après une condamnation à six mois de prison pour entrée illégale en Tunisie, M. Mahmoudi est toujours détenu."Son maintien en détention est une manoeuvre destinée à permettre l'émission du mandat d'amener", a dit Me Kourchid.
Sur le terrain à Syrte, en fin d'après-midi, les chars anti-Kadhafi tiraient sur une zone boisée où des loyalistes se seraient réfugiés pour se protéger des bombardements de l'Otan, tandis que des avions ont survolé la ville toute la journée, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Environ 500 personnes, dont des pro-Kadhafi, ont quitté Syrte que les forces du CNT tentent de conquérir depuis le 15 septembre, ont annoncé des militaires en affirmant arrêter une dizaine de loyalistes chaque jour.
"Cela ne va pas être facile de prendre Syrte.On pensait qu'on le ferait vendredi, maintenant je n'y crois plus.Mouatassim (Kadhafi) est à l'intérieur et dirige ses hommes.Ils ont des armes lourdes et des tireurs embusqués, qui nous compliquent la tâche", a déclaré à l'AFP un commandant sur le terrain.
A Bani Walid, une oasis au relief accidenté, les pro-CNT, bloqués face à une résistance farouche, n'ont pas avancé depuis quelques jours, selon un journaliste de l'AFP.Walid Khaimej, un capitaine sur le front de Bani Walid, a demandé "plus d'aide de l'Otan".
Sur le plan diplomatique, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU s'est déclaré en faveur de la levée de la suspension de la Libye, un autre bon point pour le CNT, reconnu par la communauté internationale comme représentant du peuple libyen.
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