Afrique du sud: les assassins présumés du leader raciste Eugène Terre'Blanche jugés lundi

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JOHANNESBURG (AFP) - (AFP)

Les deux noirs accusés d'avoir tué en 2010 le leader extrémiste blanc sud-africain Eugène Terre'Blanche comparaissent pour la première fois lundi pour répondre de cet acte qui avait ravivé les tensions raciales héritées de l'apartheid et fait redouter une flambée de violence.

Les deux ouvriers agricoles, Chris Mahlangu, 29 ans, et son complice mineur, avaient matraqué à mort le fondateur du Mouvement de résistance afrikaner (AWB), farouche partisan de la "suprématie blanche".

Le leader extrémiste de 68 ans avait été frappé à coups de gourdin et une machette avait été retrouvée plantée dans son corps.

Les assassins présumés s'étaient rendus spontanément à la police, affirmant s'être disputés avec leur patron pour un problème de paye.

Le procès doit durer dix jours à Ventersdorp (nord-est), la ville la plus proche de la ferme qu'exploitait Terre'Blanche.

Les deux accusés comparaîtront ensemble, même si le plus jeune, âgé de 15 ans au moment des faits, sera jugé selon une procédure réservée aux mineurs.

Le procès, d'abord fixé à décembre, avait été reporté en raison d'un changement d'avocat de la défense.

Les partisans de Terre'Blanche avaient promis de le venger avant de se rétracter.Compte tenu du passé violent de l'AWB qui a commis de nombreux attentats meurtriers dans les années 1990, ces menaces avaient été prises au sérieux, même si l'organisation est aujourd'hui très marginale.

Lors d'une première audience, des centaines de supporteurs de l'AWB s'étaient rassemblés, portant uniformes kaki et drapeaux frappés d'un symbole inspiré de la croix gammée hitlérienne.Ils avaient fait face devant le tribunal à une foule de Noirs également venus pour le procès.

Le président Jacob Zuma avait personnellement appelé la nation au calme, redoutant le retour de violences que le pays n'avaient plus connues depuis la fin de l'apartheid en 1994.

A la veille de l'ouverture du procès, les militants de la suprématie blanche continuent à penser que des responsables politiques noirs locaux ont planifié le meurtre de leur chef.

"Ce n'était pas un simple conflit salarial", a affirmé à l'AFP l'actuel leader de l'AWB, Steyn van Ronge."Je suis convaincu que c'était plus que ça".

Pourtant, les retards de la procédure et le report de l'affaire semblent avoir eu un effet bénéfique, l'aspect passionnel de l'affaire s'estompant avec le temps.

"Je ne crois pas que nous puissions avoir encore des réactions comme celles que nous avons eues juste après la mort de Terre'Blanche", a déclaré à l'AFP Frans Cronje, vice-président de l'Institut sud-africaine des relations inter-raciales.

Pour ce chercheur, la confrontation physique entre les communautés n'est plus à l'ordre du jour, mais les tensions subsistent et ressortent dans d'autres aspects de la vie des Sud-Africains.

"Le conflit s'est déplacé de façon subtile: dans les médias sociaux, dans la façon dont les gens investissent, dans les conversations des dîners en ville", dit-il.

De fait, l'AWB n'a planifié aucun rassemblement formel pour l'ouverture du procès, selon son chef Van Ronge, qui concède cependant qu'il pourrait y avoir "quelques supporteurs" devant le tribunal.

Le groupuscule, conjointement avec d'autres mouvements extrémistes, réclame aujourd'hui le droit à l'auto-détermination pour la minorité blanche d'Afrique du Sud.Mais ces nostalgiques de l'apartheid ne constituent qu'une infime minorité de la population blanche du pays, qui elle-même représente environ 9% de la population totale.

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