Etats-Unis: le procès du Nigérian "plastiqueur en slip" dans le vif du sujet

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DETROIT (Etats-Unis) (AFP) - (AFP)

Les débats au procès du jeune Nigérian accusé d'avoir tenté de faire sauter un avion en cachant des explosifs dans ses sous-vêtements devaient entrer mardi dans le vif du sujet, une semaine après son ouverture à Detroit (nord des Etats-Unis).

Umar Farouk Abdulmutallab, 24 ans, qui risque la prison à vie, est accusé d'avoir voulu tuer les 279 passagers d'un avion reliant Amsterdam à Detroit le jour de Noël 2009.

Les explosifs n'avaient cependant pas détonné mais seulement produit quelques flammes, ce qui avait donné le temps aux autres passagers et à l'équipage de maîtriser le prévenu.

Le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, avait revendiqué la responsabilité de cet attentat-suicide raté.

On attendait mardi les "déclarations préliminaires" qui devaient donner le vrai coup d'envoi aux délibérations du procès du "complot de Noël".

Les premières séances entamées le 4 mars avaient été monopolisées par la sélection finale du jury populaire qui doit se prononcer sur la culpabilité de celui qui a été surnommé "le plastiqueur en slip".

Elles ont été marquées par des sorties incendiaires du prévenu, qui a promis de "défendre Mahomet" et salué la mémoire de l'imam radical Anwar al-Aulaqi, tué fin septembre lors d'une opération aérienne américaine.Selon les services de renseignement des Etats-Unis, l'imam avait soutenu l'entreprise du Nigérian.

"Les moudjahidine balayeront les Etats-Unis, ce cancer", avait notamment lancé Farouk Abdulmutallab, qui a récusé ses avocats et entend se défendre seul.

Il a insisté pour interroger lui-même les témoins au cours du procès qui doit durer des semaines.

Il a exprimé notamment l'intention de faire venir à la barre un des passagers du vol, Kurt Haskell, qui affirme avoir vu un homme escorter Farouk Abdulmutallab à l'aéroport d'embarquement et lui faire passer les contrôles de sécurité sans passeport.

Sur son blog, M. Haskell a aussi assuré que le jeune Nigérian s'était vu remettre une "fausse bombe" pour "mener une pseudo attaque terroriste", permettant à Washington de justifier ses guerres coûteuses et impopulaires.

Lors des premières passes d'arme du procès, la juge Nancy Edmunds a obtenu que le jeune homme, venu en tee-shirt, passe une tenue de ville.

"J'aimerais que vous mettiez une chemise avec des boutons, cela fera meilleure impression sur les jurés", avait-elle dit.Après une brève suspension, l'accusé avait refait son apparition vêtu d'une tunique couleur café.

L'attitude de Farouk Abdulmutallab rappelle celle du Franco-Marocain Zacarias Moussaoui, seul participant aux attentats du 11-Septembre à avoir été jugé jusqu'à présent par un tribunal américain, qui avait voulu faire de son procès une tribune de propagande pour Al-Qaïda.

Le procès de ce que la presse américaine a appelé "le complot de Noël" devrait durer des semaines.

L'attentat manqué a eu des répercussions considérables, notamment des fouilles au corps controversées dans les aéroports et un élargissement notable de la liste des personnes interdites de prendre des vols pour les Etats-Unis.

Cette affaire a également mis à mal la réputation des services de renseignement américains, déjà peu flatteuse depuis le 11 septembre 2001, d'autant que le propre père de Farouk Abdulmutallab, un banquier nigérian, avait prévenu la CIA de l'adhésion de son fils aux thèses islamistes radicales.

Sur le front de la politique intérieure américaine, les républicains avaient profité de ce faux pas pour attaquer l'administration démocrate, accusant le président Barack Obama de faiblesse face aux menaces terroristes et bloquant la fermeture de la prison de Guantanamo qu'il avait promise.

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