France : La primaire présidentielle socialiste de 2011, nommée officiellement primaires citoyennes, est l'élection organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche afin de désigner leur candidat commun à l'élection présidentielle française de 2012. Le scrutin de désignation du candidat a lieu le 9 octobre 2011, suivi d'un second tour le 16 octobre suivant. Elle est ouverte à tous les citoyens inscrits sur les listes électorales qui se reconnaissent dans les valeurs de Gauche, et non aux seuls militants des partis concernés.Le premier tour, auquel environ 2 500 000 sympathisants ont participé le 9 octobre, fait apparaître François Hollande en tête devant Martine Aubry; ils s'affronteront donc lors du deuxième tour qui aura lieu le 16 octobre.POUR EN PARLER :Olivier FERRAND, président et fondateur de « Terra Nova », Club de réflexion progressiste, créé en février 2008 Seidik ABBA, journaliste, correspondant de la « Panapress » �?? Agence panafricaine d'informationsMasire Ly ,africaniste, essayiste_ -« TERRA NOVA » a toujours prôné la nécessité d'organiser des primaires dans les partis politiques français. Peut-on dire que « TERRA NOVA » vient de remporter là une victoire, avec la primaire socialiste ?_ -Pourquoi une élection primaire est-elle si importante dans la marche d'un parti vers le pouvoir ?_ -L'organisation de cette élection primaire vous semble-t-elle satisfaisante ?_ -La droite au pouvoir peut-elle prendre exemple sur le Parti Socialiste ?_ -La primaire socialiste, organisée sur le même schéma que l'élection présidentielle à deux tours, ne vole-t-elle pas la vedette à la présidentielle à venir ?_ -Les Socialistes ont signé un pacte de non-agression de non-agression durant la primaire. Cette disposition n'enlève-t-elle pas le sel qui a d'ailleurs manqué durant les trois débats préliminaires ?_ -La semaine de l'entre-deux-tours va pousser les deux derniers protagonistes à sortir de leur réserve. Cela ne risque-t-il pas de casser l'entente cordiale annoncée et souhaitée ?_ -Arnaud MONTEBOURG, arrivé en 3e position avec un score appréciable, est désormais le faiseur des rois. Comment accueillera-t-on son soutien soit pour François HOLLANDE, soir pour Martine AUBRY ?_ -Les deux « finalistes » peuvent-ils être considérés comme le potentiel ticket « Président-Premier ministre » en cas de victoire de la Gauche en 2012 ?_ -Comment peut-on interpréter l'échec retentissant de Ségolène ROYAL à cette primaire ?Jean-François Copé est mauvais joueur. Le secrétaire général de l'UMP, reprenant un argumentaire venu de l'Elysée, a minimisé le succès de « la primaire citoyenne » organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche. Environ 2 millions et demi d'électeurs de gauche ont voté, dimanche 9 octobre, mais M. Copé retient que " seuls quatre Français sur cent " ont participé.La droite ferait une erreur en sous-estimant la portée de ce scrutin inédit. Par rapport aux électeurs inscrits - environ 44,5 millions -, la primaire a mobilisé près de 6 % de votants. Sur les 17 millions de voix recueillies par Ségolène Royal en 2007, près de 15 % ont participé. Aux Etats-Unis, les primaires, instaurées à partir de 1910 et généralisées après 1968, ne mobilisent qu'entre 8 % et 10 % des inscrits.Incontestablement, le PS a gagné, pour l'instant, son pari. Dans un pays fracturé par une crise économique et sociale qui fait monter inquiétudes et colères, où la défiance vis-à-vis des politiques est au plus haut, il a réussi à intéresser les électeurs de gauche. Il a introduit une innovation démocratique majeure, mettant fin aux jeux d'appareil qui aboutissaient jusqu'alors au choix du candidat.Il y aura un avant et un après- 9 octobre 2011. La meilleure preuve est que la droite elle-même, après avoir dénoncé un scrutin qui menaçait " le secret du vote " et allait aboutir à un " fichage politique ", est en train de se convertir à cette forme moderne de démocratie participative. François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, et même M. Copé, ont admis qu'en 2017 la désignation du candidat de la droite devrait passer par la case primaire. En 1994 déjà, Charles Pasqua avait prôné cette méthode.Le succès est là. Mais la primaire ne remplira peut-être pas ses promesses. Son but premier était de conférer à son (sa) candidat(e) un élan quasi irrésistible. Doté d'une vraie légitimité populaire, et non pas partisane, il (elle) partirait en campagne avec trois coudées d'avance sur Nicolas Sarkozy.Les résultats du 9 octobre éloignent ce scénario rose. Si François Hollande est arrivé nettement en tête (39 %), il ne distance Martine Aubry (31 %) que de 8 points, quand il espérait un écart de 20 points. Arnaud Montebourg (17 %) a créé - avec le vertigineux effondrement de Mme Royal - la vraie surprise du scrutin. Le candidat de la " démondialisation ", pour lequel Mme Aubry et M. Hollande, les " deux candidats officiels ", c'est bonnet blanc et blanc bonnet, est en position d'arbitre sans être sûr d'être suivi. Une primaire n'est pas un congrès socialiste.L'entre-deux-tours est donc périlleux. La primaire n'a pas - encore - réglé la question du leadership. En outre, Mme Aubry et M. Hollande, au départ idéologiquement proches, vont devoir se démarquer durement au petit jeu de celle ou celui qui incarne le mieux " le changement ", " le rassemblement " et l'espoir de battre Nicolas Sarkozy. Mais ils devront éviter que ce choc frontal ne les affaiblisse face à la droite.Ouvert, indécis et serré, le second tour risque de ne pas donner au futur vainqueur autant d'élan et de légitimité que la primaire le lui promettait.
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