Sur le front de Bani Walid, les combattants du nouveau régime libyen sur le pied de guerre

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PRES DE BANI WALID (AFP) - (AFP)

En quelques heures, la route empruntée mardi par des civils en fuite s'emplit d'une myriade de chars, de pick-up armés et d'ambulances: à 30 kilomètres du bastion pro-Kadhafi de Bani Walid, les combattants sont sur le pied de guerre.

"Nous nous préparons pour la grande bataille de demain", affirme Jamal Tomzini, jean, t-shirt blanc et AK-47 en bandoulière, bien décidé à prendre sa revanche après le fiasco de dimanche, qui a coûté la vie à 17 de ses camarades dans l'oasis assiégée depuis plus d'un mois.

"On a essayé d'opérer une percée dimanche, mais c'était très difficile", reconnaît-il, obligé de pousser de la voix sous les hauts-parleurs d'une mosquée qui crachent des chants à la gloire d'Allah.

Dimanche, les forces du nouveau régime ont payé cher un énorme cafouillage: faute de coordination entre des brigades venues des quatre coins de l'ouest libyen, ils ont dû abandonner l'aéroport de Bani Walid qu'ils venaient de prendre, tout en enregistrant 17 morts et plus de 80 blessés.

Depuis, les combats sont suspendus, le temps de mettre de l'ordre dans les rangs.Mais le commandement militaire assure vouloir reprendre l'offensive mercredi contre la ville, située à 170 kilomètres au sud-est de Tripoli et qui abriterait Seif al-Islam, le fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi.

Alors que Syrte semblait sur le point de tomber, Bani Walid pourrait devenir le dernier bastion du régime déchu.Mais ici, les anciens rebelles, qui annoncent souvent des opérations d'envergure non suivies d'effets, piétinent depuis un mois.

Dans la matinée, des dizaines de familles ont profité de l'accalmie pour fuir la ville, matelas et valises empilées dans les coffres et sur les toits.

"On entend dire qu'il va y avoir des combats", explique à l'AFP un chef de famille au volant d'une vieille Mitsubishi blanche, quatre femmes voilées à bord."Dans la ville il n'y a pas de docteur, plus d'eau, plus d'électricité", confirme-t-il.

Selon lui, il y aurait encore "plus de 20.000" civils dans la ville de 75.000 habitants.

"Il y a des mercenaires et des milices dans les rues", ajoute cet homme, avant de prendre la direction d'un camp de réfugiés établi à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest.

Derrière lui, collé à la vitre d'une voiture, une enfant lance des regards apeurés à des combattants occupés à s'entraîner dans un vacarme assourdissant, tirant à la chaîne roquettes et salves de kalachnikov dans le désert.

A quelques centaines de mètres du point de contrôle où sont postés une dizaine de chars, une équipe de jeunes médecins installe un hôpital de campagne dans des bâtiments désaffectés, en prévision des combats à venir.

"Nous nous préparons à accueillir les blessés pour leur prodiguer des soins d'urgence avant de les transférer vers d'autres hôpitaux mieux équipés dans la région ou à Tripoli", explique Aimen Ben Salam, interne en médecine, qui assure ne pas en être à son premier champ de bataille.

"Nous resterons jusqu'à la fin des combats, puis nous avancerons avec les troupes", assure-t-il en souriant."Inch'allah, le prochain arrêt sera le centre-ville de Bani Walid".

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