Terrorisme: le procès du "plastiqueur en slip" entre dans le vif du sujet

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DETROIT (Etats-Unis) (AFP) - (AFP)

Umar Farouk Abdulmutallab, le Nigérian qui a tenté de faire sauter le vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël 2009, était prêt à tuer près de 300 personnes afin de devenir "martyr", a accusé mardi le procureur américain en ouvrant les débats au procès.

Umar Farouk Abdulmutallab, 24 ans, qui risque la prison à vie, est accusé d'avoir voulu tuer les 279 passagers d'un avion reliant Amsterdam à Detroit le jour de Noël 2009.

"Tous les passagers du vol avaient pour projet d'aller quelque part.Tous, sauf un: Umar Farouk Abdulmutallab", a déclaré le procureur Jonathan Tukel dans sa déclaration préliminaire au procès qui devrait durer plusieurs semaines devant un tribunal de Detroit (nord).

L'accusé "accomplissait une mission pour Al-Qaïda.Sa mission, son objectif, la seule raison de sa présence à bord du vol 253 était de le faire sauter", a ajouté le procureur."Il pensait qu'ainsi il finirait autre part...Il pensait qu'il finirait au paradis parce qu'il serait mort en martyr".

Les explosifs, que l'accusé avait caché dans son slip, n'avaient pas détonné mais seulement produit des flammes, ce qui avait donné le temps aux autres passagers et à l'équipage de maîtriser le jeune homme, qui encourt la réclusion à perpétuité.

Le chef d'Al-Qaïda tué en mai dernier, Oussama Ben Laden, avait revendiqué la responsabilité de cet attentat-suicide raté.

L'accusé, vêtu d'une tunique bleue et d'un bonnet, paraissait calme en écoutant les propos de l'accusation, affalé dans son siège.

Le procureur a montré aux jurés une vidéo antérieure à l'attentat raté dans laquelle l'accusé appelle ses "frères musulmans dans la péninsule arabique" à "répondre à l'appel du jihad, car l'ennemi se trouve sur votre sol".

Les premières séances du procès entamées le 4 octobre avaient été monopolisées par la sélection finale du jury populaire qui doit se prononcer sur la culpabilité de celui qui a été surnommé "le plastiqueur en slip".

Elles ont été marquées par des sorties incendiaires du prévenu, qui a promis de "défendre Mahomet" et salué la mémoire de l'imam radical Anwar al-Aulaqi, tué fin septembre lors d'une opération aérienne américaine.Selon les services de renseignement des Etats-Unis, l'imam avait soutenu l'entreprise du Nigérian.

"Les moudjahidine balayeront les Etats-Unis, ce cancer", avait lancé Farouk Abdulmutallab, qui a récusé ses avocats et entend se défendre seul.

Il a exprimé notamment l'intention de faire venir à la barre un des passagers du vol, Kurt Haskell, qui affirme avoir vu un homme escorter Farouk Abdulmutallab à l'aéroport et lui faire passer les contrôles de sécurité sans passeport.

Sur son blog, M. Haskell a assuré que le Nigérian s'était vu remettre une "fausse bombe" pour "mener une pseudo attaque terroriste", permettant à Washington de justifier ses guerres coûteuses et impopulaires.

L'attentat manqué a eu des répercussions considérables, notamment des fouilles au corps controversées dans les aéroports et un élargissement notable de la liste des personnes interdites de prendre des vols pour les Etats-Unis.

Cette affaire a également mis à mal la réputation des services de renseignement américains, déjà peu flatteuse depuis le 11 septembre 2001, d'autant que le propre père de l'accusé, un banquier nigérian, avait prévenu la CIA de l'adhésion de son fils aux thèses islamistes radicales.

Sur le front de la politique intérieure américaine, les républicains avaient profité de ce faux pas pour attaquer l'administration démocrate, accusant le président Barack Obama de faiblesse face aux menaces terroristes et bloquant la fermeture de la prison de Guantanamo qu'il avait promise.

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