Présidentielle au Libéria: vers un second tour entre Johnson Sirleaf et Tubman

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MONROVIA (AFP) - (AFP)

Le Liberia semblait se diriger vendredi vers un second tour de la présidentielle entre la dirigeante sortante Ellen Johnson Sirleaf, Nobel de la paix 2011, et son principal rival Winston Tubman, selon des résultats encore très partiels du premier tour.

Sur quelque 196.000 bulletins dépouillés sur un total de 1,8 million d'inscrits, Mme Sirleaf arrivait en tête avec 44,5%, suivie de M. Tubman (26,5%), selon de premiers résultats publiés jeudi par la Commission électorale nationale (NEC).La NEC doit en publier de nouveaux vendredi soir.

La troisième place de l'ancien chef de guerre Prince Johnson (13,5%), si elle devait se confirmer, constituerait une surprise et ferait de lui "le faiseur de roi" d'un éventuel second tour prévu le 8 novembre.

Le taux de participation dans les bureaux dont les bulletins ont été comptés est de 70,2%, et confirme la forte mobilisation constatée le jour du vote, le 11 octobre.

Seulement 2,5% des bulletins de la région de Montserrado, qui comprend la capitale Monrovia et où vivent un million de Libériens sur quatre, sont comptabilisés dans ces premiers résultats officiels.

Des résultats officieux collectés par le Groupe de surveillance des médias du Liberia à partir d'informations de presse, portant sur près de 435.000 voix, confirmaient ceux de la commission électorale.

Interrogé par l'AFP sur ces premières tendances, Prince Johnson a déclaré qu'il prendrait son temps pour décider qui soutenir lors du second tour."Je ne veux pas me précipiter, c'est ma carte maîtresse", a-t-il dit.

Devenu sénateur de la région de Nimba (nord), Prince Johnson s'était rendu tristement célèbre en 1990 lorsqu'il s'était laissé filmer en train de boire une bière en regardant ses hommes torturer à mort l'ex-président Samuel Doe, dont le décès avait entraîné le déclenchement de la première guerre civile au Liberia.

Mme Sirleaf était une opposante au régime de Samuel Doe, qui l'avait fait emprisonner à deux reprises dans les années 1980, ce que n'a pas manqué de rappeler Prince Johnson."Mme Sirleaf nous soutenait fortement", a-t-il affirmé la veille des élections présidentielle, législatives et sénatoriales du 11 octobre.

Les deux guerres civiles libériennes ont, de 1989 à 2003, fait quelque 250.000 morts et des centaines de milliers de blessés, détruit les infrastructures et l'économie du pays.Le chômage atteint encore aujourd'hui 80% de la population active et la majorité des Libériens vivent dans l'extrême pauvreté.

Très appréciée par la communauté internationale qui l'a beaucoup aidée depuis 2006, Mme Sirleaf, 72 ans, qui venait de devenir la première présidente élue d'Afrique, est en revanche critiquée chez elle.

Ses opposants lui reprochent d'avoir échoué à endiguer la pauvreté et à réconcilier le pays, mais aussi d'avoir été partie prenante à la guerre civile en ayant soutenu l'ex-chef de guerre Charles Taylor à ses débuts.

Winston Tubman, 70 ans, économiste et diplomate, avait vivement réagi à l'attribution du prix Nobel de la paix à Mme Sirleaf quatre jours avant les élections, parlant de prix "inacceptable", "non mérité", "provocateur".

Les observateurs internationaux qui ont surveillé les élections ont tous salué leur caractère pacifique et la forte mobilisation des Libériens.

Ceux du Centre Carter ont toutefois indiqué avoir reçu plusieurs plaintes des partis d'opposition dénonçant "la mauvaise utilisation de moyens de l'Etat" en faveur de la formation de Mme Sirleaf, le Parti de l'Unité (UP).

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