Des familles fuient Mogadiscio à la faveur d'une accalmie

Infos. ...

MOGADISCIO (AFP) - (AFP)

Des habitants de la périphérie de Mogadiscio ont profité samedi d'une accalmie pour se mettre à l'abri, alors que les troupes kenyanes poursuivaient leur lente progression quelques centaines de kilomètres au sud et que les shebab continuaient de proférer des menaces de représailles.

"Il n'y a pas de combats (aujourd'hui) mais vous pouvez encore entendre de temps en temps le tir des mitrailleuses, (...).Des centaines de personnes quittent précipitamment la ville avec leurs enfants sur leur dos", a raconté à l'AFP Ibrahim Deynile, un témoin joint par téléphone.

"J'ai marché pendant des heures avec ma femme et mes trois enfants la nuit dernière.Je suis maintenant à Seypiano", témoigne de son côté Adan Mohamed en faisant référence à un immeuble d'un autre quartier de la capitale.

Des sources militaires de la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) ont confirmé des combats dans la nuit de vendredi à samedi à Deynile, où s'est repliée une partie des insurgés islamistes après leur retrait surprise de Mogadiscio.

"Les shebab ont attaqué nos soldats à plusieurs reprises cette nuit mais ils ont été repoussés", a déclaré à l'AFP un officier supérieur samedi, ajoutant que ses hommes avaient trouvé les corps de 5 combattants shebab".

Après les violents affrontements des deux derniers jours, le quartier de Deynile est désormais vide.Des centaines d'habitants ont profité de moments de répit pour fuir.

Jeudi, les shebab ont exhibé "plus de 70 corps" présentés comme des soldats burundais tués dans Deynile.L'armée burundaise n'a reconnu jusqu'ici que six morts, mais samedi un officier burundais de l'Amisom (la force de l'Union africaine) a assuré que la vérité se trouvait entre les deux bilans, parlant de "quelque 30 hommes" tués.

"Nos soldats ont voulu occuper une zone que les shebab venaient de quitter, ils se sont avancés à découvert et sont tombés dans un piège", a-t-il raconté sous couvert d'anonymat.

Les shebab, qui avaient "opéré un repli tactique" selon la même source, leur ont alors coupé de leurs arrières et "les ont massacré".

Pendant ce temps sur le deuxième front dans le sud du pays, les troupes kenyanes ont continué d'avancer sur trois axes en direction de la ville portuaire de Kismayo, à quelque 250 km de la frontière kenyane, a annoncé à l'AFP le major Emmanuel Chirchir, porte-parole de l'armée kenyane.

"Vers le sud, nous avons occupé Ras Kamboni (tout près de la frontière kenyane) et certains de nos éléments sont allés au-delà d'Oddo", un village à 25 km au nord de Ras Kamboni, a-t-il poursuivi, assurant qu'ils planifiaient "de marcher sur Kismayo".

Une autre partie du contingent kenyan se trouve toujours à Qoqani, une centaine de km à l'intérieur du pays, avec l'intention d'avancer sur Afmadow, plus à l'est.Les troupes du gouvernement somalien et une milice alliée sont elles dans le village de Hayo, entre Qoqani et Afmadow.

D'autres troupes kenyanes sont toujours bloquées par de fortes pluies à 35 kilomètres de la frontière entre les deux pays.

"Toutes les régions islamiques de Somalie (..) se préparent à une guerre totale.Ca sera notre réponse aux incursions de certains pays voisins qui participent à l'invasion chrétienne de la Somalie", a menacé samedi Mohamed Abdi Godane, le principal leader des shebab dans un message enregistré.

Jusqu'ici, les troupes kenyanes n'ont pas rencontré "une forte résistance" des shebab, a cependant assuré le porte-parole de l'armée kenyane.

Suite à des menaces réitérées ces derniers jours par les shebab, les autorités kényanes ont renforcé les mesures de sécurité dans la capitale Nairobi, qui étaient visibles dans la ville samedi pour la première fois dans le quartier central des affaires.

Les autorités kényanes ont indiqué qu'elles ne se laisseraient pas impressionner par ces menaces et ont annoncé que la sécurité allait être renforcée dans tout le pays.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Des familles fuient Mogadiscio à la faveur d'une accalmie