Une attaque à la grenade dans un bar-discothèque de Nairobi a fait 14 blessés dans la nuit de dimanche à lundi, un attentat que la police a lié aux menaces des islamistes somaliens shebab de se venger de l'intervention militaire kényane en cours en Somalie.
"L'enquête initiale montre que c'est une grenade qui a été lancée à l'intérieur" d'un modeste bar de nuit de la capitale kényane, a déclaré le chef de la police du centre-ville de Nairobi, Eric Mugambi.
Quatorze personnes ont été blessées, selon ce policier, dont deux grièvement, a précisé à l'AFP le Dr Ibrahim Hassan, du Kenyatta National Hospital. "L'un est grièvement blessé à la jambe gauche, l'autre est blessé au visage (...), ils vont subir une opération", a ajouté le médecin.
"Nous faisons le lien entre l'attaque à la grenade et les menaces qui ont été lancées par les shebab," a de son côté déclaré Antony Kibuchi, chef de la police de la région de Nairobi. "C'est pourquoi je demande aux habitants de la ville d'être vigilants et de coopérer avec nos officiers," a-t-il déclaré, ajoutant que la police avait "renforcé les patrouilles de sécurité" dans la ville.Le chef de la police nationale, Mathew Iteere, devait tenir lundi en milieu de journée une conférence de presse.
Les shebab, qui se revendiquent d'Al-Qaïda, ont multiplié les menaces de représailles sur le sol kényan depuis que ce pays a lancé une offensive militaire contre eux dans le sud somalien il y a une semaine.
Nairobi tient les shebab pour responsables de récents enlèvements d'Européennes dans l'est du Kenya, près de la Somalie.Les islamistes ont, eux, formellement nié toute implication dans ces rapts.Ils n'avaient pas réagi en milieu de journée lundi à l'attaque à la grenade de Nairobi.
Au cours du week-end, les Etats-Unis avaient mis en garde contre le risque imminent "d'attaques terroristes" contre des étrangers au Kenya en raison des menaces émanant des shebab.L'ambassade américaine à Nairobi avait mis en garde contre de possibles agressions visant des centres commerciaux ou des discothèques.
La petite discothèque visée, appelée Mwauras, était fréquentée essentiellement par des Kényans, dans un quartier du centre ville où ne s'aventurent guère de touristes la nuit.Selon un journaliste de l'AFP, peu de dégâts étaient visibles à l'extérieur.
A l'hôpital, des victimes ont raconté la panique dans la discothèque au moment de l'attaque. "Il y avait (...) de la confusion partout, tout le monde courait," a témoigné Lawrence Kioko, chef cuisinier dans un restaurant japonais de Nairobi."J'ai réalisé que j'avais du sang sur le visage," a-t-il indiqué."Je suis blessé au visage, aux jambes, je ne sais même pas comment je suis arrivé ici."
Jonah Mwangi a été quant à lui pris dans l'explosion alors qu'il s'apprêtait à boire un verre."J'ai immédiatement commencé à sentir une douleur et du sang qui m'éclaboussait," se souvient-il."On essayait de sortir" mais "parce qu'il n'y avait qu'une entrée, et que l'entrée était si petite, ça a pris beaucoup de temps".
Le renforcement de la sécurité demeurait peu visible lundi à Nairobi.Aucun policier en uniforme ne patrouillait devant un des principaux centres commerciaux, dépourvu de tout contrôle de sécurité à l'entrée, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les services de sécurité kényans "ne sont pas du tout équipés face au terrorisme", commente un militaire occidental à la retraite, James Frost, connaissant bien Nairobi."S'ils (les shebab) veulent faire exploser une bombe, ils peuvent le faire où ils veulent sans problème". Nairobi a été épargné par des attentats d'ampleur depuis celui perpétré contre l'ambassade des Etats-Unis le 7 août 1998, qui avait fait 213 morts et environ 5.000 blessés en plein centre ville.
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