Au Congo, l'adieu ému et solennel aux victimes de l'accident de train

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POINTE-NOIRE (Congo) (AFP)

"Louzos, avec toi pour l'éternité".Avec quelques mots ou une photo, en sanglots, les familles des victimes de l'accident de train du 21 juin au Congo ont dit adieu à leurs proches lors d'obsèques nationales solennelles à Pointe-Noire (sud).

"Louzos" est un quadragénaire en costume-cravate à la fière allure sur la photo brandie par sa famille inconsolable, installée parmi d'autres sous une tente pour la cérémonie de recueillement, organisée sur la corniche.

"Que le Seigneur soit avec toi", peut-on lire sur un bouquet de deuil par terre, au pied d'une femme vêtue de bleu.Assise sur une chaise plastique, elle a le menton appuyé sur les deux mains au-dessus d'une photo de bébé et, dans les yeux, secs, une insondable tristesse.

Denise Makaya, 36 ans, pleure aussi son bébé dont elle caresse la photo incrustée dans un calendrier."On ne peut jamais éviter la mort, mais quand elle intervient à un âge aussi bas, ça fait trop mal", lance-t-elle avant d'éclater en sanglots.

A 08H50 (07H50 GMT), sept véhicules remorques ont fini de se ranger face à la mer.Il transportent au total 53 cercueils de différentes tailles, tous recouvertes du drapeau national congolais.

 Un autre camion transporte des gerbes de fleurs, que différentes autorités déposent ensuite devant les cercueils.Des milliers de personnes assistent à la cérémonie, en présence d'une demi-dizaine de chorales et de la fanfare de l'église kimbaguiste (indépendante).

Willy Makosso, 48 ans, affirme être venu "dire adieu avec une grande douleur au coeur" à son frère cadet, un des défunts de l'accident survenu le 21 juin à Yanga, 60 km à l'est de Pointe-Noire alors que le train, surchargé, était en route pour Brazzaville.

"Il était avec nous la veille de son voyage.Personne n'imaginait qu'on se retrouverait ici aujourd'hui, en deuil", ajoute Willy, les yeux rougis.

Patrice Mbola, 50 ans, a perdu dans l'accident son beau-père, "l'unique personne qui résolvait les problèmes" dans sa famille."La douleur que je ressens est telle que c'est comme si j'avais perdu toute une famille".

Mgr Louis Portella Mbuyu, président de la Conférence épiscopale du Congo, a exhorté les familles à transcender leur douleur par l'amour dans son homélie.

"La mort demeure toujours une des grandes interrogations qui hantent le corps de l'homme.(...) C'est quand nous nous aimons que nous passons de la mort à la vie", a-t-il déclaré.

Le 21 juin, "le train a tué de paisibles personnes qui ne voulaient que jouir de leur droit d'aller et venir dans un pays réconcilié avec lui-même", a de son côté affirmé le ministre des Transports, Isidore Mvouba, qui a prononcé l'oraison funèbre.

Il a fait état d'un bilan de 56 morts, dont 13 enfants.Selon diverses sources, deux corps ont été inhumés aussitôt après l'accident.

"A cela, il faut ajouter 677 blessés, dont 97 restent encore dans les hôpitaux.Une fois de trop, le Congo pleure ses enfants", a ajouté M. Mvouba.

Le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui exploite la ligne, a attribué le déraillement à une erreur du conducteur du train, qui relie Pointe-Noire et Brazzaville sur 510 kilomètres.Le gouvernement a de son côté évoqué un excès de vitesse.

11H15.Fin de la cérémonie des obsèques.Le cortège funéraire s'ébranle vers le cimetière de Vindoulou (banlieue est Pointe-Noire) pour l'inhumation, au troisième et dernier jour de deuil national.

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