L'organisation écologiste Greenpeace met en cause le groupe forestier allemand Danzer, basé en Suisse, dans des violences commises en mai 2011 à l'encontre de populations d'un village de République démocratique de Congo (RDC) dans un rapport rendu public lundi.
Selon Greenpeace, qui a enquêté sur place, "dans la nuit du 2 mai 2011, 60 soldats et policiers ont attaqué la communauté forestière de Yalisika, dans le village de Bosanga"."Un homme est mort, et plusieurs femmes ont été violées, dont des mineures.Des villageois ont été battus et 16 personnes arrêtées et emmenées", a affirmé l'organisation écologiste dans un communiqué.
Dans son rapport "Futur volé.Exploitation forestière et conflits dans les forêts tropicales congolaises", Greenpeace accuse SIFORCO, une "filiale congolaise" du groupe allemand Danzer, d'avoir "fourni les moyens logistiques (un camion et un chauffeur) et payé le groupe composé de soldats et de policiers" ayant commis les violences.
Contacté lundi, le groupe Danzer a renvoyé vers un communiqué publié au mois d'août après la sortie d'un rapport de l'organisation Global Witness qui évoquait ces mêmes faits.
"Le groupe Danzer participe à la promotion d'une forêt durable et d'une industrie du bois qui contribue au bien-être économique et social des populations locales", assurait ce communiqué.
Les événements du 2 mai 2011 faisaient suite à plusieurs semaines de conflits avec la communauté locale.Celle-ci réclamait, selon Greenpeace, "que la compagnie qui exploite ses forêts remplisse enfin ses obligations légales, c'est-à-dire fournisse des infrastructures de bases promises (un centre de santé et une école) en échange de l'extraction du bois précieux".
Selon l'organisation, les villageois ont officiellement porté plainte contre la compagnie au mois d'août.
Pour marquer la sortie de son rapport, Greenpeace a investi lundi matin un dépôt de bois du port de Caen pour dénoncer les aides européennes dont bénéficierait cette société.
Une quinzaine de militants ont symboliquement transformé un dépôt de bois de Blainville-sur-Orne, dans l'agglomération de Caen en "scène de crime".Arrivés par le fleuve, ils ont peu recouvert de peinture rouge, symbolisant du sang, des stocks de bois qui selon eux appartiennent à cette société, a constaté un photographe de l'AFP.
Ils ont installé des bandes jaunes autour du dépôt, où il était écrit "forest crime scene"."Crime au Congo", "France complice", pouvait-lire également sur des banderoles.
Selon l'organisation, l'Agence française de développement (AFD) aide financièrement cette société, "sous prétexte de soutenir le principe d'une soi disant +exploitation forestière durable+ dans le bassin du Congo, idée qui est constamment démentie".
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