Les autorités soudanaises ont accusé des mannequins masculins, arrêtés après un premier défilé mixte, d'offense à la moralité publique pour avoir porté du maquillage ou des vêtements indécents, des crimes passible de coups de fouet, a dit l'un d'eux lundi à l'AFP.
"Ils m'ont dit que j'étais accusé d'avoir porté du maquillage.Ils disent que les garçons ne peuvent pas porter du maquillage dans la rue.Je leur ai répondu que j'avais porté du maquillage sur la scène, mais pas dans la rue", a déclaré Rashad el-Nimeiry.
La police des moeurs avait arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi dernier quelque 25 jeunes adultes à la sortie du premier défilé de mode mixte organisé à Khartoum, capitale soudanaise où est en vigueur la loi islamique (charia).
Les personnes ont été libérées vendredi.Dans plusieurs cas, les charges initiales ont été abandonnées.Six jeunes hommes avaient toutefois été convoqués dimanche à la cour du quartier populaire de Sajana, puis ont été transférés au siège de la police des moeurs à al-Mogran, près du centre-ville où ils sont été détenus jusque vers 02H00 lundi matin.
"Ils (la police) tentent de faire toute une histoire autour de ça, c'est très étrange", a ajouté M. el-Nimeiry, metteur en scène et mannequin de ce défilé où de jeunes hommes et femmes ont paradé devant devant parents et amis dans un club populaire de la capitale.
Les mannequins portaient les vêtements de boutiques soudanaises vendant les grandes marques occidentales comme Pierre Cardin ou Diesel, mais aussi des créations de designers locaux qui ont adapté à leur façon les habits traditionnels portés dans les mariages soudanais.
Certains mannequins ont été accusés dimanche d'avoir porté des vêtements "indécents" à l'instar de la "journaliste au pantalon" Loubna Ahmed al-Hussein arrêtée en juillet 2009.
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