L'ancien ministre des Finances sud-africain Trevor Manuel a présenté vendredi au président Jacob Zuma les recommandations de la Commission du Plan qu'il préside, qui visent à éradiquer la pauvreté dans le pays d'ici 2030, en créant notamment 11 millions d'emplois.
"L'Afrique du Sud d'aujourd'hui est très différente de celle de 1994 (année d'arrivée de l'ANC au pouvoir, ndlr).Mais pour de nombreux Sud-Africains pauvres, il y a beaucoup de choses qui n'ont pas changé", note la Commission en préambule de son rapport.
Malgré quelques mieux, "la pauvreté est toujours omniprésente, et nos progrès sont insuffisants dans la réduction des inégalités, relève-t-elle.
Fixant le seuil de pauvreté à 419 rands (38 euros) par personne et par mois, la commission du Plan estime que "le succès serait de réduire la proportion de gens vivant sous ce niveau des 39% actuels à zéro".
"C'est une tâche titanesque, mais c'est possible", juge-t-elle.
Parmi les principales difficultés, la Commission déplore en particulier le trop petit nombre de Sud-Africains ayant un emploi et que la plupart des Noirs n'aient pas accès à une éducation de qualité.
Le "Plan de développement national" envisage la création de 11 millions d'emplois d'ici 2030, ce qui ferait passer le taux de chômage de 25% environ actuellement à 6%.
Il préconise notamment pour y arriver la promotion des industries employant une forte main d'oeuvre, un effort sur la compétitivité et les exportations, le renforcement du rôle du gouvernement pour diriger le développement économique et "la mobilisation de tous les secteurs de la société autour d'une vision nationale".
La Commission envisage de relancer les infrastructures, pour que l'investissement atteigne à nouveau 30% du produit intérieur brut (PIB) comme au début des années 1980.Au programme: construction de vraies maisons dans les bidonvilles, transports publics, réseau de fret, schémas d'irrigation, effort sur les énergies renouvelables (mais aussi le gaz de schiste), etc.
Le programme prévoit aussi de lutter contre la corruption, améliorer la qualité du système éducatif et assurer d'ici 2030 un service de santé efficace et gratuit pour tous.
Ce texte optimiste prévoit une croissance moyenne de 5,4% du PIB ces 20 prochaines années, alors que la tendance prévue à moyen terme par la plupart des économistes n'atteint que 3 à 3,5%.
Ce programme en 87 points est considéré comme l'une des réponses du président Zuma à l'impatience de sa base devant la lenteur des transformations socio-économiques du pays, relayée notamment par Julius Malema, le très contestataire chef de la Ligue de jeunesse de l'ANC -- suspendu jeudi pour indiscipline.
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