Liberia: une religieuse à la tête de la commission d'enquête sur les violences

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MONROVIA (AFP) - (AFP)

La religieuse catholique libérienne Mary Laurene Browne a été nommée à la tête de la commission indépendante d'enquête sur les violences survenues à la veille du second tour de la présidentielle au Liberia, scrutin dont les résultats définitifs sont attendus mardi après-midi.

"La présidente Ellen Johnson Sirleaf a mis sur pied une commission indépendante d'enquête dirigée par Soeur Mary Laurene Browne de l'Eglise catholique du Liberia", selon un communiqué publié sur le site de la présidence.

"La commission doit enquêter sur les heurts entre des partisans du Congrès pour le changement démocratique (CDC, opposition) et la police lors d'une manifestation le 7 novembre, à la veille du second tour de l'élection présidentielle", les violences ont fait "un mort, plusieurs blessés et des dégâts matériels", ajoute le texte.

Ce jour-là, la police anti-émeute avait tiré à balles réelles sur des opposants rassemblés devant le siège du CDC à Monrovia pour soutenir la décision de Winston Tubman de se retirer de la course.Au moins deux personnes ont été tuées selon des témoins, huit selon le CDC.

Le CDC a appelé à un rassemblement, sans date fixe, lors de l'inhumation de ses partisans tués par la police.

Selon la présidente du CDC, Geraldine Doe Sherif, le parti se réunira mercredi pour faire le point sur son "plan d'actions", sans annoncer de calendrier.

Le rassemblement annoncé suscite des craintes de débordements dans un pays fragilisé par des guerres civiles ayant fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003.

"Une mission patriotique"

Soeur Mary Laurene Browne, 68 ans, est très populaire au Liberia.Elle dirige un institut de l'archidiocèse de Monrovia, enseigne dans un lycée et à l'université de la capitale.

Interrogée mardi par l'AFP, elle a estimé que la tâche confiée par la présidente était pour elle "une mission patriotique", se disant déterminée à la conduire malgré les critiques de l'opposition accusant Mme Sirleaf de favoriser ses amis.

Elle a affirmé agir en tant que Libérienne et demandé à être jugée sur pièces.

Le 7 novembre, la dispersion des opposants avait débuté par des tirs de gaz lacrymogènes à la suite de jets de pierres, selon un journaliste de l'AFP alors présent devant le quartier général du CDC.

La situation a dégénéré lorsqu'il y a eu un coup de feu.Des hommes de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul) ont été vus s'interposant entre des policiers et des manifestants.

Selon une source très proche de l'enquête, un film des violences montre un homme en civil pénétrant dans les locaux du CDC par un accès proche de la résidence de la présidente, distante de moins d'un kilomètre, et tirant ensuite sur la foule.

Winston Tubman, 70 ans, avait boycotté le second tour de la présidentielle, laissant seule en lice Mme Sirleaf, 73 ans, prix Nobel de la paix 2011, donnée vainqueur selon des résultats de près de 87% des bureaux de vote communiqués le 10 novembre par la Commission électorale nationale (NEC).

Les résultats définitifs qui doivent être annoncés mardi à partir de 17H00 locales (et GMT) par la NEC ne changeront pas la donne.La victoire de Mme Sirleaf est contestée par M. Tubman, diplomate ayant pour colistier George Weah, ex-star du football international très populaire dans le pays.

Winston Tubman a opéré plusieurs volte-face ces derniers jours: il s'est retiré de la course à la veille du scrutin, puis a affirmé le 11 novembre être prêt à travailler avec Mme Sirleaf dans l'intérêt de la paix et de l'unité nationale, avant de se rétracter le 12 novembre en réclamant l'annulation de l'élection et l'organisation d'un nouveau scrutin dans un délai d'un mois.

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