Le parti islamiste Ennahda et les deux partis de gauche CPR et Ettakatol, vainqueurs de la première élection libre en Tunisie, sont tombés d'accord sur le trio qui dirigera le pays pour une période intérimaire, dix mois mois après la chute de l'ex-président Ben Ali.
Les trois partis ont conclu vendredi "un accord de principe" attribuant la présidence de la République à Moncef Marzouki (CPR), celle de l'Assemblée constituante à Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol) et la direction du gouvernement à Hamadi Jebali (Ennahda), ont annoncé des sources politiques.
Hamadi Jebali, islamiste du premier cercle d'Ennahda, a passé plus de 15 ans dans les geôles de Ben Ali.Sa candidature au poste de Premier ministre avait été annoncée par Ennahda peu de temps après le scrutin du 23 octobre.
Mustapha Ben Jaafar, 71 ans, est un ancien opposant au régime de Ben Ali à la fois modéré et intransigeant.Il est fondateur d'Ettakatol (Forum), parti de gauche membre de l'internationale socialiste et proche du PS français.
Moncef Marzouki, 66 ans, est également un ancien opposant de Ben Ali.Médecin de formation, âgé de 66 ans, il a vécu pendant 10 ans en exil en France avant de revenir en Tunisie après la Révolution.Son parti se qualifie de gauche nationaliste.
Les trois partis doivent annoncer officiellement ces nominations "d'ici lundi", les discussions se poursuivant ce week end sur la répartition des portefeuilles du gouvernement, selon des sources politiques.
Cet accord tripartite "reste sous réserve de validation par la Constituante souveraine" qui tiendra sa première séance inaugurale mardi prochain, a indiqué à l'AFP Abdelwaheb Matar, avocat représentant du CPR aux discussions politiques.Celles-ci s'étaient engagées entre les trois partis dès le lendemain du scrutin du 23 octobre.
L'accord a été confirmé par un dirigeant d'Ettakatol, qui a cependant précisé que les prérogatives des futurs dirigeants restaient à définir tout comme la répartition des portefeuilles du prochain gouvernement intérimaire.
Les tractations entre les partis ne pourront formellement aboutir qu'après la première convocation de la nouvelle assemblée, qui devra d'abord valider la nomination d'un nouveau président de la République.Ce dernier désignera le Premier ministre, qui devra ensuite soumettre son équipe à l'Assemblée pour approbation.
Les négociations ont achoppé pendant plusieurs jours sur l'attribution du poste de la présidence de la République, revendiqué à la fois par MM.Marzouki et Ben Jaafar.
La presse tunisienne a évoqué "la bataille de Carthage entre Marzouki et Ben Jaafar", tandis que des éditoriaux ou des réactions d'internautes s'indignaient ces derniers jours de "la course aux fauteuils" du pouvoir alors que le pays est en pleine crise et que l'Assemblée ne s'est pas encore réunie.
"Maintenant il y a eu accord, mais l'essentiel reste à définir, en l'occurrence les prérogatives des uns et des autres", a estimé le politologue Salaheddine Jourchi.
Ennahda a remporté 89 sièges, le CPR 29 et Ettakatol 20 sur les 217 que compte l'Assemblée constituante.
Sa principale mission est de rédiger une nouvelle constitution pour le pays et de désigner formellement un exécutif jusqu'aux élections générales, en principe dans un an.
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