Afrique du Sud: Nadine Gordimer inquiète pour la liberté d'expression

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JOHANNESBURG (AFP) - (AFP)

La prix Nobel de littérature Nadine Gordimer a rejoint lundi ceux qui s'inquiètent pour la liberté d'expression en Afrique du Sud et critiqué la future loi sur l'information, synonyme, selon elle, de "retour au temps où la liberté d'expression était supprimée sous l'apartheid".

"Les gens se sont battus, ils sont morts pour avoir la possibilité d'avoir une vie meilleure, aujourd'hui ruinée et salie par la corruption", a déclaré Mme Gordimer, citée par le quotidien Times.

"Les pratiques corrompues et le népotisme qu'ils (les hommes politiques) s'autorisent ne peuvent être exposés que si nous avons la liberté d'expression", a-t-elle poursuivi.

L'écrivain, prix Nobel 1991, qui a combattu l'apartheid par la littérature, fêtait dimanche ses 88 ans à Johannesburg, où elle habite.Elle a confirmé et précisé lundi à l'AFP des propos tenus à cette occasion et rapportés par The Times.

Avec le projet de loi sur l'information, l'ANC, au pouvoir depuis 1994 et dont Nadime Gordimer a longtemps été proche, "fait revenir l'Afrique du Sud au temps où la liberté d'expression était supprimée sous l'apartheid", a-t-elle dit.

La loi qu'elle critique est en projet depuis 2008 et suscite de sérieuses tensions politiques depuis des mois.Un vote est attendu cette semaine au Parlement sur ce texte, qui selon ses détracteurs, va museler la liberté de la presse, même si le gouvernement et l'ANC s'en défendent, et décourager la divulgation d'informations sensibles, en classant secrètes de nombreuses informations d'Etat.

Initialement, tout organisme gouvernemental aurait pu classer secret n'importe quel document et envoyer en prison pour cinq ans celui qui le révélait, voire 25 ans en cas de présomption d'espionnage.

Le texte a été modifié pour restreindre les informations classées aux seuls organismes traitant directement des affaires de sécurité.Et le gouvernement affirme que la loi est destinée à dépoussiérer la législation et contrer la menace d'espionnage.

Il exclut cependant que quiconque, poursuivi pour avoir révélé des informations secrètes, puisse plaider l'avoir fait dans l'intérêt du public.

"La question n'est pas de savoir si des journalistes iront en prison, mais lequel y sera envoyé le premier", a estimé mercredi dernier le député David Maynier, du principal parti d'oppostion, l'Alliance démocratique (DA).

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