Des milliers d'opposants manifestaient lundi à Monrovia en portant des cercueils vides symbolisant les personnes tuées par la police à la veille du second tour de l'élection présidentielle du 8 novembre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vêtus de noir, couleur de deuil, les manifestants se sont d'abord rassemblés devant le siège du Congrès pour le changement démocratique (CDC) du leader de l'opposition, Winston Tubman, qui avait appelé à boycotter le second tour et n'a pas reconnu la victoire de la présidente Ellen Johnson Sirleaf.
"Nous avons appelé nos partisans à se rassembler au siège de notre parti" d'où "nous allons marcher pour montrer les cercueils dans les rues de Monrovia", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du CDC Acarius Gray.
La marche, non autorisée par le gouvernement et qui fait craindre des débordements similaires à ceux d'il y a deux semaines lorsque la police avait tiré sur des partisans de M. Tubman, a commencé à la mi-journée, sans intervention de la police.
Le 7 novembre, des policiers avaient tiré à balles réelles sur des manifestants, faisant au moins deux morts, huit huit selon le CDC.
Le porte-parole de la police, George Bardu a affirmé dans la matinée que le rassemblement devant le siège du parti ne serait pas interdit, mais que les policiers "empêcheraient" une marche dans les rues qui "n'a pas reçu le feu vert du gouvernement".
La semaine dernière, M. Tubman avait déclaré que cette marche était destinée à enterrer "les restes de civils désarmés" tués par la police.Mais, Interrogé lundi, il a affirmé que le seul corps dont disposait son parti avait "été pris par le gouvernement" et que la manifestation serait en mémoire des victimes.
Une manifestation qui fait craindre de nouveaux débordements dans un pays encore traumatisé par des guerres civiles ayant fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003.
La présidente Sirleaf a créé une commission indépendante d'enquête sur les violences pré-électorales du 7 novembre et nommé à sa tête la religieuse catholique Mary Laurene Browne, très populaire au Liberia.
Mme Sirleaf, seule en lice, avait été réélue avec 90,7% des voix.M. Tubman avait obtenu 9,3% des suffrages malgré son retrait de la course et son appel à boycotter un scrutin jugé libre et honnête par les observateurs nationaux et internationaux.Le taux de participation avait été faible (38,6%).
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