Sénégal: dix morts dans une attaque armée en Casamance

Infos. ...

ZIGUINCHOR (Sénégal) (AFP) - (AFP)

Dix personnes ont été tuées lundi en Casamance (sud du Sénégal) par des membres présumés d'une rébellion indépendantiste active depuis trois décennies dans cette région, selon un élu local, une source militaire ayant fait état de six corps récupérés.

"Il y a eu dix morts", tous des civils, lors de cette attaque qui a eu lieu dans une forêt près du village de Diagnon, à une trentaine de km de Ziguinchor, principale ville de la région, a déclaré à l'AFP un élu local ayant requis l'anonymat.

Un peu plus tôt, une source militaire avait indiqué à l'AFP que des militaires dépêchés sur les lieux avaient "trouvé six corps criblés de balles", en précisant que plusieurs personnes étaient portées disparues.

"Selon les villageois, plus de vingt personnes" sont parties travailler dans la forêt "et plusieurs manquent à l'appel", a dit la source militaire sous couvert d'anonymat.

L'élu local a attribué l'attaque aux "rebelles du MFDC", le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (indépendantiste), créé en 1982."Ils sont toujours là, c'est eux qui ont commis cet acte ignoble", a-t-il accusé.

Depuis la création du MFDC, la Casamance a été le théâtre d'attaques, braquages et affrontements avec des militaires.Sur le terrain, des périodes d'accalmie alternent avec des regains de tension.

Fin 2010 et début 2011, des violences avaient causé la mort d'une vingtaine de militaires, selon l'armée sénégalaise.De nombreux rebelles présumés avaient aussi été tués, mais aucun bilan n'est disponible de source indépendante.

Ce conflit "oublié" de Casamance peine à trouver une solution, malgré plusieurs accords de paix signés et aussitôt devenus caducs entre Dakar et le MFDC, aujourd'hui divisé en plusieurs factions.

Les divisions du mouvement qui se sont amplifiées depuis la mort en décembre 2007 de son leader historique, l'abbé Diamacoune Senghor, rendent d'autant plus difficiles les négociations.

Le conflit a fait au total des milliers de victimes civiles et militaires depuis 1982, sans qu'aucun bilan précis n'ait jamais été rendu public.

Les mines antipersonnel, qui ont officiellement fait 776 victimes depuis le début du conflit, empêchent les agriculteurs d'aller dans les rizières et vergers de cette région dotée de fortes potentialités agricoles.

En septembre, le Sénégal et la Guinée-Bissau, dont le nord est frontalier de la Casamance, avaient décidé de patrouilles militaires conjointes le long de leur frontière commune pour renforcer la sécurité dans cette région.

Cette décision avait été prise par les chefs militaires des deux pays après la multiplication, de braquages et attaques attribués au MFDC dans des localités proches de la frontière bissau-guinéenne.

En février, le Sénégal et la Gambie, autre pays jouxtant la Casamance, avaient également annoncé qu'ils allaient organiser des patrouilles conjointes dans la région.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Sénégal: dix morts dans une attaque armée en Casamance