TUNISIE : Le pays est entré dans la transition depuis hier, avec l'installation de l'Assemblée constituante et la présentation de trois personnalités-clé de cette transition.LIBYE : Enfin le premier gouvernement de l'après-Kadhafi a été dévoilé hier. Est-il représentatif ? Quelles seront les priorités de ce gouvernement ?POUR EN PARLER :Samira MADAHOUI, journaliste indépendante, correspondante d'AFRICA N°1 à TunisMe DJEMAL Ould-Mohamed, avocat, africaniste, chercheur au CESICE (Centre d'Etudes sur la sécurité internationale et les Coopérations)EGYPTE �?? TUNISIE :En ce mardi 22 novembre 2011, les images respectivement diffusées de l'Egypte et de la Tunisie sont paradoxales comme le sont la nuit et le jour. La nuit est incarnée dans les manifestations populaires monstres qui se déroulent à la place Tahrir; tandis que le jour est symbolisé par l'acte historique sur la voie de la démocratisation du pays, qui a été posé en ce jour, avec l'installation effective de l'Assemblée constituante dont les membres ont été récemment élus au cours d'une consultation populaire massive, et jugée crédible et transparente. Un contraste particulièrement saisissant entre ces deux pays qui avaient été les fers de lance de ce qui sera connu par la suite sous le nom de "printemps arabe" D'un côté, des Egyptiens hurlant leur colère et menaçant les dirigeants de leur Transition. De l'autre, des Tunisiens pleurant presque de joie. Ces deux images ont dominé les médias du monde en ce mardi 22 novembre 2011. C'est qu'en Egypte, la tension n'a pas baissé d'un cran et que l'hostilité envers le pouvoir militaire ne cesse de gagner de plus en plus de manifestants. Au point que chaque jour, la place Tahrir bat de nouveaux records de mobilisation.C'est dire que l'armée est prête à tout pour conserver le pouvoir. Si tel n'était pas le cas, elle n'aurait certainement pas décidé de maintenir le scrutin législatif prévu le lundi prochain. Un entêtement et une menace de répression à peine voilée, qui peuvent remonter davantage l'ardeur des manifestants.En Tunisie, au contraire, la journée du mardi est toute joyeuse. Les Tunisiens, en assistant effectivement à l'installation de leurs députés, ont le sentiment que le processus de démocratisation issue de la révolution anti-Ben Ali est sur une bonne voie. Non seulement le scrutin qui a abouti à la désignation de ces parlementaires, avait été jugé transparent et crédible, mais également l'ensemble des acteurs présents à la cérémonie a également joué franc-jeu.LIBYE :Le premier ministre libyen, Abdel Rahim Al-Kib, a dévoilé mardi 22 novembre dans la soirée la composition de son gouvernement, qui aura pour mission de reconstruire et unifier un pays déchiré par huit mois de guerre civile. Le nouveau gouvernement compte 24 ministères, parmi lesquels deux "régaliens" ont été attribués à d'ex-rebelles ayant combattu le régime de l'ancien dictateur, Mouammar Kadhafi. "Je peux rassurer tout le monde : toute la Libye est [représentée] dans le gouvernement", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Tripoli. Certains ministères ont été créés pour la première fois, comme le ministère des martyrs, des blessés et des personnes disparues, et le ministère de la société civile.La nouvelle équipe comprend Oussama Jouili (geôlier de Seïf al-Islam), un commandant ex-rebelle de la ville de Zenten, au poste clé de ministre de la défense, tandis que le ministère de l'intérieur a été confié à Faouzi Abdelal, de la ville de Misrata. Achour Ben Khayal, un diplomate inconnu originaire de Derna, en Cyrénaïque, devient ministre des affaires étrangères. Sa nomination a surpris, les diplomates s'attendant plutôt à la promotion du numéro deux de la mission libyenne aux Nations unies, Ibrahim Baddachi, qui s'était rallié très tôt au camp des insurgés.Hassan Ziglam, cadre pétrolier, a été nommé à la tête du ministère des finances. L'ancien cadre de direction du géant pétrolier italien ENI, Abdelrahmane Ben Yazza, se voit pour sa part confier le portefeuille crucial du pétrole et du gaz. L'avocat Fathi Terbel, membre du CNT et dont la détention provisoire le 15 février avait déclenché une insurrection populaire à Benghazi, dans l'est du pays, qui s'était ensuite étendue au reste du pays, a de son côté été nommé ministre de la jeunesse et des sports.Que fera concrètement ce nouveau gouvernement ? Wait and see !
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