COTE D'IVOIRE : Laurent Gbagbo incarcéré à La Haye !L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye ce mercredi matin, selon une source proche du dossier. Et ce, alors qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI. Son avion avait atterri dans la nuit de mardi à mercredi à l'aéroport de Rotterdam, aux Pays-Bas.Laurent Gbagbo a été capturé, il y a près de huit mois, par les forces de son rival Alassane Ouattara au terme d'un bref mais sanglant conflit armé.A la tête de l'Etat ivoirien de 2000 jusqu'à son arrestation, il est le premier ancien chef d'Etat remis à la CPI.POUR EN PARLER :Antoine GLASER : journaliste, analyste politiquePr Maurice FAYE : enseignant d'université, observateur de la politique africaine, depuis Abidjan _ -Comment interpréter l'incarcération de Laurent GBAGBO, premier ancien chef d'Etat africain, ce matin, à La Haye ?_ -Est-ce la fin de l'impunité de responsables africains qui sont responsables de graves atteintes aux Droits humains ?_ -Comment Abidjan et toute la Côte d'Ivoire se réveillent-elles en apprenant l'arrestation de GBAGBO ?_ -L'arrestation et l'incarcération de L. GBAGBO interviennent à quelques jours des élections législatives en Côte d'Ivoire. Ces élections se dérouleront-elles de manière apaisée ?_ -La période pour laquelle GBAGBO est poursuivie est celle qui a immédiatement suivi l'élection présidentielle de 2009. Il est de notoriété que les camps Ouattara et Gbagbo ont été responsables de crimes. La décision de la CPI serait-elle injustifiée ?_ -N'est-ce pas « la justice des vainqueurs » que cette incarcération de L. GBAGBO ? _ -Le président soudanais Al-Béchir, poursuivi par la CPI depuis plusieurs mois, est toujours en liberté et nargue la justice internationale. Qu'est-ce qui explique cette situation ?_ -La Libye, dont les structures judiciaires sont inexistantes, refuse d'extrader le fils de Kadhafi. La Côte d'Ivoire a préservé ses cours et tribunaux ; pourquoi ne juge-t-elle L.GBAGBO ?_ -La CPI serait-elle un tribunal uniquement pour les Africains ?L'ex-président ivoirien est arrivé ce mercredi à la Cour pénale internationale de La Haye.Placé en détention dans le nord de la Côte d'Ivoire depuis avril 2011, Laurent Gbagbo voyage à nouveau à l'étranger, mais sous bonne garde cette fois. Il est arrivé à La Haye aux Pays-Bas pour s'expliquer sur son rôle dans la crise qui a ensanglanté la Côte d'Ivoire pendant quatre mois. L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo s'est en effet vu notifier mardi un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et a quitté mardi soir le nord ivoirien, où il était incarcéré.Qu'est-ce que la CPI ? La Cour pénale internationale est le premier tribunal international permanent chargé de poursuivre des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis depuis 2002. La Cour n'intervient que si la justice nationale ne peut pas ou ne veut pas traiter les crimes tombant sous sa juridiction.Pourquoi la CPI se penche-t-elle sur la crise ivoirienne ? C'est à la demande du nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara, que la CPI conduit depuis octobre sa propre enquête sur des crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.Alassane Ouattara estime en effet qu'un procès international est non seulement un gage de justice indépendante, mais aussi un moyen de rompre avec la tradition des changements de pouvoir qui se concluent dans le sang.Pourquoi Laurent Gbagbo est-il poursuivi ? Lors de la dernière élection présidentielle en novembre 2010, Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite, dénonçant "un complot" et provoquant un conflit armé de deux semaines suivi d'une guerre civile larvée faisant au moins 3.000 morts et de nombreuses victimes civiles, notamment à Duékoué.Lors d'une visite à Abidjan le 15 octobre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait promis une enquête "impartiale" et indiqué qu'il ciblerait de "trois à six" personnes ayant les plus lourdes responsabilités dans les crimes. En tant que président de la République au moment des faits, Laurent Gbagbo était naturellement visé.Quelles sont les réactions en Côte d'Ivoire ? La République ivoirienne, désormais dirigée par Alassane Ouattara, a promis à la CPI sa pleine coopération. Depuis plusieurs semaines, le nouveau pouvoir ne cachait d'ailleurs pas son impatience de voir Laurent Gbagbo transféré à La Haye, présentant parfois cet éloignement comme une condition de la "réconciliation".Mais le camp Gbagbo, qui dénonce une "justice des vainqueurs" alors qu'aucun responsable pro-Ouattara n'a été inquiété, a réclamé la libération de son champion. "Cette décision de la Cour Internationale de Justice est illégale et va à l'encontre des intérêts du pays et de la réconciliation nationale", a réagi Lucie Bourthoumieux, qui représente Laurent Gbagbo à Paris, avant d'ajouter : "au lieu d'�?uvrer pour la réconciliation nationale, la CPI exacerbe les antagonismes entre toutes les parties en présence, alors que la situation appelle une solution politique et locale, qui ne pourrait résulter que d'un dialogue entre celles-ci".
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