Le président sortant Joseph Kabila devrait être désigné vainqueur jeudi de la présidentielledu mois dernier en République démocratique du Congo, où des troubles sont à craindre, l'opposant Etienne Tshisekedi ayant toujours rejeté les chiffres partiels le donnant perdant.
La Commission électorale (Céni) a indiqué mercredi soir qu'elle annoncerait jeudi les résultats complets du scrutin à un tour, se refusant à livrer un dernier décompte partiel alors qu'elle disposait de chiffres sur plus de 90% des bureaux de vote.
"Sinon cela aurait été un jeu d'enfant" de connaître le nom du vainqueur dès mercredi soir, a indiqué une source à la Céni, qui devrait rendre son verdict final jeudi en fin de journée, avec deux jours de retard sur le calendrier intial.
Selon les derniers résultats partiels livrés mardi soir pour les 11 participants, Joseph Kabila creusait l'écart sur son principal rival, Etienne Tshisekedi.
Sur un peu plus de 89% des bureaux de vote, Kabila, 40 ans, élu en 2006, est crédité de 49% des suffrages et devance d'environ 2,6 millions de voix le vieil opposant de 78 ans (33,3%), qui rejette ces chiffres depuis le début du décompte.Aucun taux de participation n'est donné.
Face à cette victoire annoncée, le parti d'Etienne Tshisekedi a dès le début considéré comme "nuls" les chiffres partiels de la Céni qui ont toujours donné l'avantage à Kabila, estimant qu'ils ne reflétaient pas "la vérité des urnes", et dénonçant des irrégularités et fraudes lors du scrutin.
"Le peuple congolais s'est clairement exprimé pour l'alternance telle que confirmée par les résultats affichés dans tous les bureaux de vote", a répété mercredi le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
"Aucun coup de force, aucune tentative de hold up électoral ne pourra tenir", a-t-il prévenu.
Officiellement, le nom du vainqueur sera proclamé le 17 décembre par la Cour suprême de justice (CSJ).
Le climat de tension qui prévaut ces derniers jours dans le pays et particulièrement à Kinshasa, devrait s'accroître jeudi.
Depuis lundi la police disperse systématiquement toutes les manifestations des partisans de l'opposition dans plusieurs quartiers de la ville.
Mardi matin à Pompage, dans l'ouest de la capitale, des heurts ont opposé policiers et jeunes de l'UDPS, dont une dizaine ont été arrêtés.
Jets de pierre contre gaz lacrymogène, tirs en l'air, descente de police, ratissage, les habitants se retrouvent souvent victimes, se retranchent chez eux ou ferment leur commerce.Ils accusent les jeunes de "pillages" ou des policiers de les voler.
"Ces militants sont des bandits, ils vont faire tuer les gens!" s'énervait une femme enceinte en regardant passer des véhicules de la police.Une vieille dame accusait elle des policiers d'avoir fait irruption chez elle à la recherche de militants: "Je leur ai dit qu'il n'y avait personne mais ils ont cassé ma porte.Ils n'ont trouvé personne mais m'ont pris 20.000 francs congolais", environ 20 dollars.
La police est aussi très présente aux abords du siège de l'UDPS, à Limete, et disperse tout rassemblement au gaz lacrymogène.
La fin de la campagne électorale et le jour du vote avaient été marqués par des violences meurtrières.
Human Rights Watch (HRW) avait fait état de 18 civils tués, dont 14 à Kinshasa, entre le 26 (dernier jour de campagne) et le 28 novembre (jour du vote), mettant en cause la Garde républicaine (GR, ex-garde présidentielle).
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