Climat: ultimes tractations à Durban, le Fonds vert prend forme

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DURBAN (Afrique du Sud) (AFP) - (AFP)

Les ultimes tractations étaient engagées jeudi à la conférence sur le climat de Durban pour rendre opérationnel le Fonds vert très attendu par les pays du Sud, mais l'idée d'une "feuille de route" vers un accord contraignant avait du mal à prendre forme.

"Il ne nous reste pas beaucoup d'heures", a mis en garde la commissaire européenne en charge du climat Connie Hedegaard, alors que les ministres sont entrés en scène dans des négociations encore très incertaines à moins de 48 heures de l'épilogue.

Près de 200 pays sont réunis à Durban depuis le 28 novembre pour la 17e conférence de l'ONU sur le climat.La communauté internationale s'est fixée comme objectif de limiter la hausse de la température mondiale à +2°C.A ce jour, le constat est clair, et sombre: l'addition des promesses de réduction d'émissions de gaz à effet de serre des différents pays ne permet pas d'atteindre cet objectif.

Le degré d'ambition dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre n'est cependant pas au menu des discussions sud-africaines qui se concentrent en particulier sur l'avenir du protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant sur le climat existant à ce jour.

L'UE est prête à partir sur une deuxième période d'engagement (post-2012) mais martèle que cela ne peut être qu'une solution transitoire et qu'elle ne le fera que si elle a l'assurance que les autres les rejoindront ensuite dans un nouvel accord global juridiquement contraignant.

Mais les Etats-Unis et la Chine, acteurs centraux des négociations qui représentent à deux plus de 40% des émissions mondiales, sont peu enthousiastes.Les Américains ont indiqué qu'ils n'étaient pas prêts à s'engager dans cette voie à ce jour, les Chinois ont soufflé le chaud et le froid.

L'Inde a également émis de réserves.

Fonds vert bientôt opérationnel ?

Les discussions sur la mise en place effective d'un Fonds vert pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique semblaient en revanche plus productives, en dépit de quelques points de blocage avec les Etats-Unis.

"D'ici la fin de la semaine, le Fonds vert devrait être opérationnel", estimait mercredi soir le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.

Toutefois, ajoutait-il aussitôt, "cela ne sert à rien d'avoir un fonds s'il n'est pas alimenté !", rappelant que l'engagement pris à Copenhague était d'aboutir à 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.

"Nous sommes entrés dans une période d'incertitude économique, une ère d'austérité fiscale.Mais je ne pourrais jamais trop souligner à quel point il est crucial que les pays développés tiennent leurs engagements", soulignait de son côté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Sans avancée sur la question financière, il n'y aura pas d'avancée (...) sur un accord international pour combattre le changement climatique", a pour sa part mis en garde le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

Nombre de délégués présents dans le Centre de conférence de Durban regrettaient une forme d'atonie, comme si le sens de l'urgence semblait avoir été oublié.

A la tribune, en séance plénière, la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet citait la Sud-africaine Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature: "Les formules qui semblent avoir perdu tout leur sens à force d'avoir été répétées trop souvent sont celles qui contiennent le plus de vérité".

"Nous répétons à loisir que l'urgence du changement climatique doit nous pousser à agir", ajoutait-elle.

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