Une séance du Parlement somalien dégénère en bagarre

La séance du Parlement somalien mercredi a dégénéré en une bagarre où ont volé coups de poings et coups de pieds, à la suite du renvoi controversé du président.

Les partisans du président Sharif Hassan Sheikh Adan, dont la démission avait été demandée mardi par 280 députés sur 283 présents et sur un total de 550 siégeant officiellement, ont vigoureusement protesté contre l'élection de son remplaçant, invoquant l'irrégularité de la procédure de destitution.

"Des dizaines de députés fidèles au président ont rejeté les débats pour élire son remplaçant à la séance d'aujourd'hui (mercredi).Ils ont commencé à hurler, provoquant une pagaille qui a dégénéré en bagarre", a raconté un député Mohamed Dhere.

"Il y a eu des échanges de coups de poings et de pieds qui ont blessé quelques députés", a-t-il ajouté.

Le président Adan est accusé par ses opposants de ne pas avoir réuni le parlement depuis deux mois.Son renvoi demeure controversé car le Parlement n'est pas autorisé à siéger sans son président et il n'était pas là à la séance de mardi.

Le premier vice-président du Parlement Abdiweli Ibrahim Mudey a critiqué la destitution de M. Adan."Le geste des députés qui ont ouvert la session hier était clairement en violation de la Constitution qui indique qu'elle ne peut être ouverte sans la présence du président", a-t-il dit aux journalistes.

Sharif Hassan Cheikh Adan entretient des relations notoirement très mauvaises avec le président somalien Sharif Cheikh Ahmed, en poste depuis 2009.Les deux hommes avaient cependant promis récemment de travailler ensemble pour mettre en oeuvre une feuille de route approuvée en septembre dernier à Mogadiscio, prévoyant des élections et la mise en place d'institutions permanentes en Somalie avant août 2012.

La communauté internationale place ses espoirs dans la mise en oeuvre de cette feuille de route, en dépit de nombreuses échéances similaires non respectées dans le passé, afin de rétablir un minimum de stabilité à la Somalie, en proie à la guerre civile depuis 1991.