La Turquie a poursuivi son offensive de charme en direction de l'Afrique en accueillant vendredi à Istanbul, trois ans après un premier Sommet du partenariat turco-africain, les délégations de 52 pays africains pour évaluer les progrès réalisés et s'affranchir de "l'eurocentrisme".
"Nous sommes profondément convaincus que nous partageons une communauté de destin avec l'Afrique et que nous pouvons façonner ce destin ensemble avec nos amis africains", a déclaré le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, en ouverture de la conférence, dans un prestigieux palais ottoman d'Istanbul.
Insistant sur l'ancienneté des relations entre la Turquie --alors empire ottoman-- et le continent africain et sur leur caractère "égalitaire", basé sur le "respect mutuel", M. Davutoglu a appelé ses homologues à s'affranchir des "définitions eurocentriques du monde".
"Quand nos liens (...) étaient affaiblis pour de nombreuses raisons incluant l'impérialisme, le colonialisme, les conflits et les luttes internes, nous nous sommes nous mêmes affaiblis et sommes tombés dans l'ombre d'autres nations et groupes", a-t-il poursuivi devant un parterre de 32 ministres des Affaires étrangères, neuf ministres divers et 11 vice-ministres.
L'objectif de la conférence est d'évaluer les résultats d'un Plan d'action pour le partenariat Turquie-Afrique mis en place après un premier sommet en août 2008.
Le nombre d'ambassades turques en Afrique atteindra 33 l'an prochain, contre 12 début 2009, et 11 représentations diplomatiques de pays subsahariens vont ouvrir en 2012 à Ankara, faisant passer leur nombre à 25, a indiqué M. Davutoglu.
Le montants des échanges entre la Turquie et l'Afrique devait atteindre 17 milliards de dollars en 2011, contre 14 milliards de dollars en 2010, a ajouté le ministre.
Représentant l'Union africaine, Ramtane Lamamra, de la Commission pour la paix et la sécurité de l'UA, s'est félicité du développement d'une politique africaine de la Turquie qui dépasse les "objectifs économiques et commerciaux" pour adopter une "approche globale incluant le développement durable de l'Afrique".
Saluant le rôle joué par la Turquie sur le continent en termes de lutte contre les maladies, d'agriculture, d'énergie, d'éducation, d'aide humanitaire et de mainten de la paix, M. Lamamra a souligné que l'impact de la crise financière mondiale sur l'Afrique avait été "allégé grâce aux partenariats passés avec des pays comme la Turquie, la Chine et l'Inde".
L'Union africaine a octroyé en 2008 à la Turquie le statut de partenaire stratégique de l'Afrique.
Dans une déclaration d'Istanbul, dont l'AFP a obtenu une version de travail, les ministres devaient convenir vendredi de "coopérer pleinement" dans différents domaines allant du commerce à l'environnement, la gestion de l'eau et le tourisme.
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