Le dirigeant des rebelles hutu rwandais Callixte Mbarushimana, dont la remise en liberté a été ordonnée par la Cour pénale internationale (CPI), demande à revenir en France où il vivait depuis 2002, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.
"Il veut rentrer en France s'il est libéré", a déclaré à l'AFP Arthur Vercken, joint par téléphone, à propos de son client qui vivait en France jusqu'à son transfèrement à La Haye le 25 janvier.
Les juges de la chambre préliminaire avaient rejeté lundi la requête de l'accusation leur demandant de suspendre l'ordonnance de remise en liberté de M. Mbarushimana.Le procureur a par conséquent saisi lundi soir la chambre d'appel qui n'avait pas encore rendu son arrêt mardi à la mi-journée.
"On lui a demandé hier (lundi) de faire ses valises.Il est prêt à partir, sa cellule est pleine de cartons", a raconté à l'AFP l'avocat de M. Mbarushimana."On lui a pris un billet d'avion".
Le secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) "a désigné la France", a confirmé à l'AFP le porte-parole de la CPI Fadi el-Abdallah.Le règlement de la Cour prévoit que la personne remise en liberté soit transférée dans un Etat qui accepte de la recevoir, a-t-il précisé.
Le greffe est "en contact avec les autorités françaises pour obtenir leur réponse et éventuellement s'arranger sur les modalités et la date du transfert", a indiqué le porte-parole, selon lequel cette procédure est menée "parallèlement" à la procédure devant les juges.
C'est la première fois que la remise en liberté d'un suspect est ordonnée par les juges de la Cour, entrée en fonction en 2003 à La Haye.
Callixte Mbarushimana, 48 ans, avait été arrêté le 11 octobre 2010 à Paris où il vivait depuis 2002 et travaillait comme informaticien, en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI.
Selon l'accusation, M. Mbarushimana, "la face respectable des FDLR", avait contribué, en menant notamment une campagne médiatique internationale par le biais de communiqués diffusés depuis Paris, aux crimes commis par les FDLR sur les habitants des provinces du Nord et Sud Kivu, dans l'est de la RDC.
Les FDLR sont considérées comme l'un des principaux fauteurs de troubles dans la région des Grands lacs africains.Plus de 15.000 cas de violences sexuelles ont été recensés en RDC en 2009, selon le procureur de la CPI.
Le secrétaire exécutif des FDLR est par ailleurs poursuivi par la justice française pour son rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994 au cours duquel environ 800.000 Tutsi et Hutu modérés ont été tués, selon l'ONU.
A la suite de plusieurs plaintes de rescapés, le parquet de Paris avait ouvert fin septembre 2010 une information judiciaire et le Rwandais avait été mis en examen le 21 décembre 2010 pour "crimes contre l'humanité".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.